L’activité des artisans du bâtiment poursuit sa progression malgré un contexte économique incertain

Sommaire

Au deuxième trimestre 2022, les entreprises artisanales du bâtiment ont une nouvelle fois réussi à maintenir l’emploi et l’activité. Malgré une conjoncture encore favorable, le risque de récession en 2023 soulève des inquiétudes. En cause, la hausse des prix et les difficultés d’approvisionnement.

Jean-Christophe Repon

+ 3% pour l'artisanat du bâtiment au 2e trimestre 2022

Au deuxième trimestre 2022, l’artisanat du bâtiment a su « tirer son épingle du jeu et relever les défis », a souligné Jean-Christophe Repon, lors d’une conférence de presse organisée ce mardi 6 septembre. Mais si la filière a réussi à maintenir l’emploi (+ 2,3%) et l’activité, « il n’empêche que la contraction du marché est présente. Les inquiétudes perdurent et se font plus prégnantes. On se questionne sur le second semestre 2022 mais surtout sur l’année 2023 », a-t-il poursuivi.

 

Une nouvelle étude Capeb/Xerfi montre en effet que l’inflation est plus que jamais d’actualité avec une hausse des prix de 26% entre janvier et juillet 2022. Les entreprises sont désormais plus nombreuses à répercuter la hausse des prix (81% vs 60% au trimestre précédent) sur les devis de leurs clients, et le font en moyenne à hauteur de 59%.

 

74% des interrogés indiquent que la hausse des délais d’approvisionnement, ainsi que la pénurie de certains matériaux, impactent leur production et leur organisation. Ces difficultés entrainent une modification des plannings (70%), une réduction de la validité des devis (51%), une réorganisation des équipes (37%) ou encore la recherche de nouveaux fournisseurs (29%).

Une activité dynamique mais jusqu’à quand ?

Malgré les difficultés, l’activité globale des entreprises artisanales du bâtiment progresse de 3% au 2T 2022 par rapport au 2T 2021. Dans le détail :

 

  • + 2,5% en construction neuve
  • + 3% en entretien-rénovation
  • + 4% en rénovation énergétique

 

La rénovation énergétique porte ainsi le secteur, soutenue notamment par MaPrimeRénov’. « L’outil de production est là pour répondre à la demande. La tendance annuelle est de + 5% sur ce segment, ce qui est important pour le bâtiment », a indiqué Jean-Christophe Repon.

 

Mais si la rénovation énergétique devrait finir l’année sur une belle note, l’organisation professionnelle rappelle la nécessité de booster et de simplifier les dispositifs d’aides aux travaux. « L’incitation reste un élément essentiel. Le particulier ne basculera pas tout seul dans une économie vertueuse de la transition énergétique », a-t-il insisté.

 

Lire aussi : Hausse de 25% du niveau d'obligation de la 5e période des CEE

 

Attention également à ne pas opposer rénovation par gestes à rénovation globale. « Il y a une réalité de terrain, une réalité économique, une réalité de quotidien des particuliers dans leur logement » qui ne permet pas toujours d’engager une rénovation dite globale. « Nous essayons de trouver des solutions pour accompagner ces particuliers à rentrer dans une démarche vertueuse sur plusieurs années ». 

Les Assises du BTP fortement attendues

Pour 2022, les hypothèses de croissance se situent entre 2% et 2,5%. La Capeb estime par ailleurs que la filière devrait créer entre 12 000 et 15 000 emplois cette année. Si les voyants sont au vert, la Capeb attend du Gouvernement qu’il prenne des mesures pour répondre « de manière efficace à l’inflation, à la nécessaire transparence des prix et au risque de récession en 2023 ».

 

Les Assises du BTP devraient être « une première étape en ce sens. C’est un premier rendez-vous de négociation avec le Gouvernement. Les artisans du bâtiment attendent des signes forts qui portent l’activité ».

 

26 propositions pour défendre les intérêts des artisans

Les Assises du BTP devraient avoir lieu le 22 septembre prochain. A cette occasion, la Capeb a formulé 26 propositions. « Elles visent à conforter l’activité des entreprises dans un contexte économique menaçant (hausse des coûts des matériaux et des équipements, hausse des coûts de l’énergie, difficultés d’approvisionnement, etc.), à booster les travaux de rénovation énergétique en donnant aux donneurs d’ordre, et notamment aux particuliers, les moyens de les financer, et, enfin, à permettre la transition écologique du secteur dans le cadre d’un calendrier volontariste mais réaliste », explique Jean-Christophe Repon.

Ceci peut aussi vous intéresser