La filière des pompes à chaleur se mobilise pour attirer de nouveaux talents

Dans une récente étude, l’Association Française pour les Pompes à Chaleur (Afpac) indiquait que d’ici 2030, la filière devrait créer 20 000 emplois. Mais alors que le manque de main d’œuvre qualifié touche aussi la filière, comment anticiper l’avenir et attirer de nouveaux talents ? Eléments de réponse avec Olivier Dekens, Président du groupe de travail « Attractivité des métiers » de l’Afpac.

Olivier Dekens était l’un des invités de la 6e édition des Rendez-vous du Mondial du bâtiment le 4 octobre dernier. A cette occasion, il est revenu sur les actions mises en place par l’Afpac pour anticiper les besoins en recrutement de la filière des pompes à chaleur.

 

Le marché connait en effet une forte croissance, et ce, malgré la crise. « Nous avons connu une période difficile en 2020 mais les chiffres se sont maintenus en air-eau (- 0,6%) et ont progressé en air-air (+ 11%) ». Une tendance qui devrait cette année encore s’inscrire à la hausse.

Pourquoi cet engouement autour de la PAC ?

La pompe à chaleur répond aux ambitions environnementales de 2050. On estime que pour chaque logement rénové, l’installation d’une PAC permet une économie de 6 MWh. « Cela correspond à 600 litres de fioul. C’est substantiel », souligne Olivier Dekens.

 

7,5 millions de tonnes de CO2 seraient évitées chaque année dans le secteur résidentiel grâce aux pompes à chaleur

Anticiper les besoins en recrutement

Le contexte est porteur, insiste Olivier Dekens. Mais si la filière souhaite réussir la transition, « il va falloir décupler les efforts ». 20 000 postes supplémentaires devraient être créés dans les dix années à venir, dont la moitié en maintenance.

 

« Si vous conservez un flux constant sur l’installation, vous aurez toujours besoin du même nombre de fabricants, de vendeurs et d’installateurs. Mais sur le marché, vous cumulez des pompes à chaleur. Donc les besoins en maintenance, en entretien et en dépannage vont sensiblement s’accroître », explique-t-il. De plus, depuis juillet 2020, la maintenance des pompes à chaleur a été rendue obligatoire tous les 2 ans.   

 

Problème : la filière manque de main d’œuvre pour répondre à ces besoins futurs. Les effectifs des CAP, des Bac « pro », et de l’apprentissage sont pourtant en hausse. Ainsi, Olivier Dekens en est convaincu, la formation initiale ne peut être le seul moyen de recruter et de fidéliser des candidats, il faut également tabler sur la reconversion professionnelle. Autre piste, s’adresser davantage aux femmes pour les faire venir vers ces métiers.

Informer et sensibiliser l’ensemble des acteurs

Pour redorer l’image des métiers techniques du bâtiment, l’Afpac produit « des éléments de compréhension » à destination des décideurs et de tous les acteurs œuvrant à la formation et à l’emploi.

 

Ces outils (fiche métiers, vidéos, témoignages…) « sont poussés vers les acteurs pertinents. Les jeunes, leurs parents, les professeurs, Pôle Emploi… », détaille Olivier Dekens. L’idée est de leur expliquer le quotidien des professionnels de la filière des pompes à chaleur, et de faire connaître ces métiers qui restent « peu valorisés et appréciés ».

 

« Je suis très optimiste », déclare Olivier Dekens. « L’Afpac s’est bien saisie de cette question de l’attractivité des métiers. Nous sommes sur l’action, sur la volonté de communiquer effectivement ».

 

Il se veut également confiant sur la capacité de la filière à séduire de nouveaux talents. « Nous sommes sur des technologies actuelles. Le technicien de dépannage est sur une console devant un certain nombre de capteurs qui vont lui donner des informations pertinentes pour qu’il fasse bien son travail ».

 

« C’est un métier d’avenir qui est planet friendly. C’est l’équipement qui va faire que le bâtiment va être raisonnablement sobre en matière d’émissions de CO2 », conclut-il.

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