La rénovation énergétique, « un combat de première garde »

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Dans un contexte de hausse des prix de l’énergie, la rénovation énergétique des logements apparaît comme une des solutions à privilégier pour faire baisser les factures des Français. Mais alors que la réglementation en matière d’immobilier se durcit et que le parcours pour bénéficier des aides de l’Etat n’est pas toujours simple, comment accélérer les travaux ? C’est l’un des points abordés ce jour lors d’un atelier-débat organisé par Equilibre des énergies, en présence du député Antoine Armand.

Electricité maison

Rénover pour garantir l'indépendance énergétique ?

Sobriété. C’est un mot qui a résonné fort le 6 octobre 2022 à l’occasion du lancement d’un plan visant à garantir l’indépendance énergétique de la France et à répondre à l’urgence climatique.

 

Issu de concertations menées avec l’ensemble des secteurs d’activité, ce plan de sobriété énergétique s’articule autour de 15 mesures « ciblées » parmi lesquelles « Consommer moins d’énergie dans nos bâtiments ».

 

En effet, si la rénovation énergétique « n’a pas d’abord été pensée comme un enjeu climatique », elle vient aujourd’hui se placer « comme un combat de première garde », a souligné le député Antoine Armand, lors d’un atelier-débat organisé ce mercredi 19 avril 2023 par Equilibre des Energies. Elle offre « une possibilité de produire de l’activité économique, de résoudre ce qui est devenue une urgence sociale et de combler une partie du fossé énergétique qui s’est créé ».

Rénovation globale ou parcours de travaux ?

Si les discours et les aides de l’Etat ciblent de plus en plus les rénovations globales, Brice Lalonde, président d’Equilibre des Energies, s’est interrogé sur la faisabilité de ces chantiers par les ménages. « Nous avons là des rénovations qui sont de l’ordre de 50 000 euros et peut-être plus. Est-ce que la surenchère n’est pas un ennemi des objectifs ? ».

 

Pour Antoine Armand, la première surenchère, c’est celle des chiffres. « Faire un ou deux millions de gestes de rénovation n’a pas de valeur climatique en soi. Ce qui rapporte, c’est d’être capable de dire que l’on a économisé tant de MWhc. Et il faut être lucide, on ne sait pas combien une rénovation permet d’économiser en énergie » et en émissions de gaz à effet de serre.

 

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Il a ainsi évoqué l’importance de « la mesure », et c’est là une de ses propositions pour plus d’efficacité. Le fait d’analyser et de collecter des données en comparant l’avant et l’après, permettrait de savoir « très rapidement » combien « en moyenne et en pratique » le particulier économise lorsqu’il change sa chaudière ou qu’il isole ses combles. Ainsi, à choisir, il préfèrerait 300 000 logements rénovés permettant 85% d’économies plutôt que 5 millions pour le même résultat.

 

Mais alors rénovation globale ou rénovation par étapes ? Sur ce point, le député a défendu l’idée d’un « bouquet de travaux mais pas un bouquet à la carte ». Il est indispensable « d’avoir une vision globale de trois ou quatre gestes qui vont avoir un impact décisif », a-t-il souligné. « Un bouquet efficace » et des « aides conditionnées à au moins un ou deux gestes, quitte à ce que ces aides soient beaucoup plus fortes pour les très modestes ».

 

Et après les travaux ? Antoine Armand a insisté : « Nous avons besoin que chacun ait une idée de sa consommation », ce qui permettrait une prise de conscience, « d’enclencher des comportements » et d’éviter « l’effet rebond ».

Des objectifs à 30 ans

Le caractère incitatif des aides à la rénovation énergétique a également été abordé. Antoine Armand propose la définition d’objectifs à 30 ans pour donner plus de stabilité aux différents dispositifs et de la lisibilité à la filière. 

 

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L’industrie est d’ailleurs l’un des trois étages de la rénovation énergétique. « L’industrie qui se décline dans la production ». Vient s’ajouter la distribution, à savoir les artisans pour effectuer les travaux et aussi le « modus operandi » pour diffuser les solutions auprès des ménages tout en les rassurant.

 

Le député appelle également de ses vœux à une meilleure articulation entre les Certificats d’économies d’énergie (CEE) et MaPrimeRénov’ (MPR).

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