MaPrimeRénov’ majorée d’un milliard d’euros par an ? La FFB lance l’appel !

Sommaire

Olivier Salleron, président de la Fédération Française du Bâtiment (FFB), a tenu une conférence de presse ce mercredi 12 avril 2023. La crise du logement neuf est bel et bien amorcée, a-t-il regretté, soulignant que si « rien n’était fait », la chute des ventes se poursuivrait cette année, pour atteindre un niveau très bas en 2024. Du côté de la rénovation énergétique, bien que dans le vert, l’activité reste insuffisante au regard des objectifs gouvernementaux. Pour accélérer, la FFB appelle notamment à une majoration de MaPrimeRénov’ à hauteur d’un milliard d’euros par an.

Olivier Salleron avril 2023

Olivier Salleron présente les premières tendances du logement neuf pour 2023

Débutons ce compte-rendu de conférence par l’entretien-amélioration. En 2022, le segment a progressé de 2,1% pour l’ensemble des travaux. La Fédération française du bâtiment note cependant un léger tassement au quatrième trimestre (+ 1,8%) qui se manifeste également au niveau des travaux de rénovation énergétique des logements : + 1,8% en 2022 vs 1,4% au T4 de la même année.

 

En 2023, les voyants devraient rester au vert (+ 2% en volume). Cependant, Olivier Salleron souligne que le rythme de rénovation reste insuffisant au regard des ambitions de neutralité carbone à 2050. « Une bonne moyenne se situerait autour des 5% voire 6% », estime le président de la Fédération française du bâtiment.

 

Pour y parvenir, la FFB formule plusieurs propositions. On retrouve la simplification des dispositifs d’aides autour d’un dossier de demande unique pour MaPrimeRénov’ et les Certificats d’économies d’énergie (CEE). La fédération appelle également à une majoration du budget alloué à MaPrimeRénov’ à hauteur d’un milliard d’euros par an sur au moins 5 ans, notamment pour la rénovation globale, qu’elle soit réalisée en une seule fois ou par tranches.

 

Lire aussi : MaPrimeRénov', FFB et Capeb renforcent leur coopération avec l'Anah

« Le ressort du neuf est cassé, l’emploi menacé »

Les inquiétudes persistent sur le logement neuf. En glissement annuel sur trois mois à fin février 2023, les mises en chantier reculent de -1,1% et les permis de construire s'effondrent de - 26,7%. Les ventes des constructeurs de maisons individuelles diminuent de - 26,6% tandis que les ventes des promoteurs s’inscrivent à la baisse au 4e trimestre 2022 (- 24,3%).

 

La crise du neuf est ainsi bel et bien amorcée, note la FFB. Olivier Salleron prévient : si rien n’est fait, la chute des ventes de logements neufs va se poursuivre cette année, avec – 20% anticipé, avant une « stabilisation à un niveau très bas en 2024, à 274 000 unités », comme dans les années 90.

 

Lire aussi : Olivier Salleron reconduit à la présidence de la FFB

 

« Le recul à terme de l’activité du bâtiment dans le logement neuf serait de même ampleur, soit environ -25 % hors effet prix », souligne la FFB. En tenant compte des tendances, la production du bâtiment reculerait de 4 % en volume entre 2022 et 2025 et près de 100 000 emplois seraient menacés.

Mais alors, que faire pour relancer la machine ?

Olivier Salleron rappelle que « le logement est une rente pour la Nation ». « Lorsque le très officiel Compte du logement permet de constater qu’en solde net, le logement contribue pour plus de 50 milliards d’euros au budget de la Nation, niveau historique, il faut veiller à ne pas tuer la poule aux œufs d’or ! ». Le président de la FFB précise ainsi : « Un euro d’aides correspond à deux euros en prélèvements pour les caisses de l’Etat ».

 

Pour soutenir la filière, la FFB demande un assouplissement des obligations du Haut Conseil de stabilité financière (HCSF) en matière de crédit immobilier (plafonds de taux d’effort et de durée, marges…) et l’intégration du reste à vivre dans les règles de décision. Elle souhaite aussi un assouplissement du ZAN (zéro artificialisation nette).

 

Pour ce qui est de l’accession à la propriété, elle appelle :

 

  • Au rétablissement du PTZ neuf à 40% en zones B2 et C, avec des barèmes réévalués et indexés
  • A la mise en place d'un crédit d'impôt RE2020 sur les annuités d'emprunt
  • Au déploiement d'un nouveau dispositif Pinel
  • A la création d'un statut du bailleur privé
  • A un soutien de la Caisse des Dépôts pour « les opérations de promoteurs qui souffriraient de problèmes de commercialisation sur des opérations pertinentes », notamment.

 

Quid de la crise des matériaux ?

Les entreprises du bâtiment sont toujours impactées : les prix des tuiles, des produits céramiques, du verre et des produits issus du ciment « accélèrent nettement » depuis début 2023.

Ceci peut aussi vous intéresser