Faut-il plus miser sur la rénovation que la construction pour limiter l'impact carbone ?

Comment se préparent les entreprises à l’arrivée des réglementations environnementales dans la réhabilitation ? Cette question faisait l’objet d’un webinaire ce jeudi 12 mai, organisé par la société Myral, spécialisée dans l’isolation thermique par l’extérieur.

Artisan pose de l'enduit pour l'isolation des murs extérieurs

La rénovation permet d'émettre moins de gaz à effets de serre que la construction. ©Maxime Huriez

Lors d’un webinaire organisé par la société Myral, le spécialiste de l’isolation thermique par l’extérieur s’est demandé comment les entreprises se préparent à l’arrivée des réglementations environnementales dans la réhabilitation. Pour cela, la société a réuni Julien Bagnard, responsable développement au sein du groupe, Pierre Laruaz, de la société Isore Bâtiment, et Damien Cuny, de la plateforme Kompozite.

 

La RE2020, en place depuis le début de l’année, fixe d’ailleurs les règles des constructions bas carbone avec un objectif clairement défini : atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050. Mais si la construction est bien prise en compte par le dispositif, la rénovation énergétique en est la grande absente. Or, les rénovations seraient source de beaucoup moins d’émissions de gaz à effet de serre que les constructions.

 

À l’heure actuelle, 60 à 90% de l’impact carbone sur une construction en 2022 vient des matériaux, tandis que la rénovation représente 10 fois moins d’impact. 

 

“La RE2020 ne vise que le neuf aujourd’hui, mais si on veut avoir un vrai impact carbone sur le bâtiment, c’est sur la rénovation du parc existant qu’il faut miser” indique Damien Cuny. D’où la nécessité de transposer la RE2020 à la rénovation et de massifier cette rénovation.

ITE : les isolants biosourcés, la solution pour limiter l’impact carbone ?

Pour limiter l’impact carbone des isolations des murs par l’extérieur, la solution serait-elle d’utiliser des matériaux biosourcés ? Bien sûr, mais pas seulement. Pierre Laruaz rappelle ainsi que tous les matériaux ne conviennent pas à tous les projets. Le choix du matériau varie ainsi selon les spécificités techniques du bâtiment, de la zone géographique et du procédé mis en oeuvre. 

 

Pour choisir le meilleur isolant, les intervenants insistent sur la nécessité de savoir lire les données carbone d’un matériau et de les comparer à l’ensemble des données. “Le biosourcé est très performant en termes de durabilité, mais il peut être moins efficace en termes de risques sismiques par exemple. Il ne conviendra donc pas sur une bâtisse située en zone sismique”. Selon les participants, peu de biosourcés conviennent aujourd’hui à l’isolation des murs extérieurs. Seuls la fibre de bois, la paille et le liège sous enduit, peuvent être utilisés.

 

Les participants rappellent également que le transport ne compte que 5 à 10% de l’impact carbone. “Il est plus vertueux d’aller acheter une matière décarbonée plus loin, qu’une matière carbonée à côté”.

Ceci peut aussi vous intéresser