MaPrimeRénov’ : des bouquets de travaux ou rien en 2024 ?

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Le Gouvernement présentait, mercredi 27 septembre, le projet de loi de finances pour 2024. En matière de rénovation énergétique, les contours de MaPrimeRénov’ pour l’année à venir avaient déjà été évoqués en juin dernier. Il nous paraissait néanmoins important de revenir sur les évolutions à prévoir. En effet, vos clients pourraient être amenés à repenser leurs projets de travaux.

Le dispositif MaPrimeRénov’ voit son budget augmenter de + 1,6 milliard d’euros en 2024, un « effort sans précédent » en faveur de la transition écologique, avait déclaré la Première ministre, Elisabeth Borne, en juillet dernier.

 

A l'occasion de la présentation du projet de loi de finances (PLF) pour 2024, Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique, a expliqué : « Nous renforçons massivement les soutiens à la rénovation énergétique (…). Ce budget, il vise à accélérer l’installation d’équipements décarbonés ». Mais pas que !

 

Exit le monogeste ?

 

En 2024, MaPrimeRénov’ va reposer sur les piliers « efficacité » et « performance ». Le premier vise « des rénovations efficaces, c’est-à-dire, on isole et on change le système de chauffage, on fait bien les deux ensemble, de façon à avoir des rénovations qui font tout de suite baisser la facture d’énergie et les émissions de carbone », a révélé la ministre.

Vous l'aurez compris, à partir du 1er janvier 2024, il pourrait ne plus être possible d'installer un nouvel équipement de chauffage performant dans un logement où l'isolation serait insuffisante. Pour rappel, au mois de juin dernier, le Gouvernement avait indiqué que l'octroi des aides pourrait être conditionné à la réalisation d'un Diagnostic de performance énergétique (DPE) ou un audit énergétique. La classe énergétique du logement sera prise en compte en début de parcours (Efficacité ou Performance). 

 

Le deuxième pilier a lui pour objectif de massifier les rénovations globales et performantes pour passer de 70 000 à 200 000 rénovations d’ampleur par an « le plus vite possible ».

 

Pour accélérer sur la rénovation globale, les passoires thermiques devraient être exclues du pilier « Efficacité ». Ainsi, pour bénéficier de MaPrimeRénov' pour leurs travaux de rénovation énergétique, les propriétaires de biens très énergivores (classés F ou G au titre du DPE) pourraient être dans l'obligation de passer par le pilier  « Performance » et d'engager un bouquet de travaux. 

 

Dans ce pilier, les clients devront obligatoirement avoir recours à MonAccompagnateurRénov' et réaliser plusieurs travaux qui permettent un saut de 2 ou 4 classes énergétiques. 

 

« Dans un contexte de problème de pouvoir d’achat, tout le monde aura compris qu’il y a une urgence absolue à traiter ces passoires thermiques. On ne peut pas laisser des gens dans des habitats indignes. Vous savez que les passoires thermiques sont souvent des endroits (…) particulièrement inconfortables, voire à la limite de la salubrité », a insisté Agnès Pannier-Runacher.

Un (vrai) coup d’accélérateur sur la rénovation énergétique ?

« Nous sommes en train de passer un cap massif sur la rénovation énergétique », a estimé Agnès Pannier-Runacher, rappelant que le budget en hausse pour MPR « est encore plus important si vous y ajoutez les Certificats d’économies d’énergie (CEE) ».

 

L'offre de gestes éligibles à MaPrimeRénov' s'enrichit également puisque « pour la première fois », le dispositif prendra en compte les travaux de confort d’été.

 

« On voit comment sont en train de converger des politiques de transition énergétique avec des politiques d’adaptation au changement climatique. On réunit le meilleur des deux mondes », s'est félicitée la ministre.

 

Au-delà de MPR et des CEE, Christophe Béchu, ministre de la transition écologique, souligne que le Gouvernement va « mobiliser les banques » pour que l’éco-prêt à taux zéro (éco-PTZ), prolongé jusqu'en 2027, soit « plus largement distribué ».

 

Comment compte-t-il s’y prendre ?

 

« Les questions de dérèglement climatique, les conséquences budgétaires en l’absence de travaux, depuis quelques mois, c’est entré dans la tête des Français. Tout le plan de sobriété présenté par Agnès Pannier-Runacher, il y a quelques mois, la façon dont une partie des comportements a déjà changé, ça montre qu’on a cette prise de conscience qui est aussi lié à des niveaux de prix », avance Christophe Béchu.

 

Les ménages sont incités « à faire des travaux qui permettent de diminuer la facture à terme », de louer ou relouer un appartement dont on est propriétaire. « Il va y avoir une forme de pression sur le réseau bancaire pour bénéficier de ces types de crédit ».

 

D’ailleurs, qu’en est-il de l’interdiction de location des passoires thermiques ? Le calendrier va-t-il être retoqué ?

 

Christophe Béchu répond par la négative. « Nous avons arrêté un calendrier. Le calendrier est indispensable pour des raisons écologiques, également pour des raisons sociales ». « Par définition, un logement mal isolé est un logement dans lequel on se retrouve à payer plus cher ».

 

Pour mener ce chantier de la rénovation énergétique, Christophe Béchu rappelle la nécessaire mobilisation de la filière professionnelle pour répondre à la demande et aussi lutter contre la fraude.

 

Photo de une : Capture d'écran - Compte X (anciennement Twitter) d'Agnès Pannier-Runacher

Rose Colombel

Journaliste - Responsable de contenus pour Effy

Journaliste passionnée par le secteur du bâtiment, je vais à la rencontre des professionnels depuis sept ans. Valoriser votre secteur et ses métiers est un effort collectif, celui de toute une filière. C'est avec enthousiasme et humilité que je vous donne la parole et vous informe sur l’actualité.

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