L’action des banques françaises pour sortir du charbon

En France, les engagements de divers établissements bancaires contre les énergies fossiles se multiplient. Petit tour d’horizon de ce mouvement en faveur des énergies renouvelables qui a tendance à se généraliser.

Pour plusieurs banques françaises, l’ambition est désormais claire : aider le pays à sortir totalement du charbon. Cette énergie fossile, aujourd’hui encore numéro trois des ressources énergétiques les plus utilisées au niveau mondial, après le pétrole et le gaz. Pourtant, tout comme ses deux consoeurs, elle présente bien des inconvénients : en premier lieu sa raréfaction galopante, qui entraîne la hausse de sa valeur avec des prix qui ne cessent de croître. Mais aussi et surtout son effet néfaste sur la planète. En effet, le charbon — son extraction des mines, ainsi que son exploitation — est à lui seul responsable de plus de 40% des émissions de CO2 liées aux énergies. Cela en fait la ressource fossile la plus polluante au monde.

 

Longtemps, le secteur bancaire a été partenaire du développement du charbon, en France notamment, en finançant des projets liés à son expansion : des prêts de plusieurs centaines de milliards d’euros accordés pour créer de nouvelles centrales à charbon, par exemple. Mais il semble qu’une prise de conscience ait enfin eu lieu, et que cela ne soit plus d’actualité.

 

C’est notamment le cas pour quatre des plus importantes banques de France : le Crédit Agricole, Natixis, BNP Paribas et la Société Générale. Toutes ont présenté en 2020 un plan visant à sortir du charbon d’ici une dizaine, voire une vingtaine d’années : elles souhaitent ainsi s’aligner sur les objectifs fixés à l’échelle mondiale en termes de transition énergétique (accords de Paris de 2015 suite à la COP21). Par ailleurs, continuer à soutenir cette énergie fossile devient de moins valorisant pour les établissements bancaires, l’industrie du charbon étant en déclin croissant.

 

Voici donc les engagements pris par ces quatre banques, effectifs dès 2020 :

 

  • Exclure de leur portefeuille de clients les entreprises qui projettent de créer de nouvelles mines ou centrales
  • Exclure de leur portefeuille de clients les entreprises dont le chiffre d’affaire lié au charbon est supérieur ou égal à 25%

 

Mais puisqu’il n’est pas toujours évident de se priver de certains clients très importants, l’objectif pour les banques à ce jour est principalement d’accompagner les entreprises dans leur sortie du charbon, en les soutenant financièrement sur les projets transverses, par exemple. BNP Paribas a notamment aidé plus de la moitié de ses clients producteurs d’électricité (une cinquantaine) à se tourner vers d’autres ressources énergétiques.

 

Ce mouvement bancaire en faveur de la sortie du charbon est un effort à souligner et qui reste relativement réservé à l’échelle de la France. Cependant, il convient de nuancer ces actions : ces dernières représentent dans la plupart des cas une perte financière pour les banques, ce qui pourrait éventuellement les décourager à respecter leurs engagements. Par ailleurs, la question de l’abandon de certains clients se pose lorsque ceux-ci ont une activité diversifiée : engagée dans les énergies renouvelables, mais toujours acteurs de la production de charbon par ailleurs, par exemple. Reste donc à voir dans les prochains mois et les prochaines années comment et dans quelle mesure les banques vont mettre en application cette volonté de sortie des énergies fossiles.

 

Rappelons que les banques sont également actrices de la transition énergétique par le biais de certaines subventions accordées telles que l’éco-prêt à taux zéro, un prêt à intérêts nuls pour porter des projets de rénovation énergétique tels que des chantiers d’isolation ou le changement d’un système de chauffage.

 

 

Amandine Martinet

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