Bâtiment : la « très belle » dynamique de la rénovation énergétique se confirme

Si l’activité globale du bâtiment devrait s’inscrire à la baisse cette année (- 5%) pour rebondir en 2022, le segment de la rénovation énergétique confirme sa dynamique (+ 5%). Attention cependant aux conséquences de la crise des matériaux sur le secteur, prévient la Fédération française du bâtiment (FFB).

2022 devrait être une année de rattrapage pour le bâtiment, a avancé Olivier Salleron, président de la FFB, lors d’une conférence de presse organisée le 9 décembre dernier. La production de logements neufs, en recul de - 5,8% en 2021 par rapport à 2019, devrait progresser l’an prochain de 7,3% « dépassant son niveau d’avant crise ».

 

Même tendance du côté du non résidentiel puisqu’après avoir reculé de 10,5% en 2021 (vs 2019), l’activité devrait augmenter de 4,7% en 2022.

La rénovation énergétique poursuit sa croissance

L’amélioration-entretien connaît un léger recul en 2021 : - 2,6% par rapport à 2019, mais pourrait renouer avec la croissance en 2022 (+ 2,7%).

 

Dans ce segment, on retrouve les travaux de rénovation énergétique qui, eux, sont en nette progression : + 5% ! Une « très belle dynamique portée par MaPrimeRénov’ », a déclaré Olivier Salleron.

 

En 2022, les travaux de rénovation devraient s’accélérer grâce notamment au très grand nombre de transactions de logements anciens. Avec environ 1,2 million d’unités vendues en 2021, le marché immobilier atteint un niveau « record », selon les Notaires de France.

 

💡 Pour 2022, la FFB table sur une activité en hausse de 4,3%, permettant au secteur de retrouver un niveau d’activité proche de celui d’avant-crise (- 0,9 %).

La crise des matériaux toujours d’actualité

Malgré cet optimisme, certains dossiers suscitent toujours autant d’inquiétudes. Du côté de la construction neuve :
 

  • La transformation en réglementation des critères définis par le Haut conseil de stabilité financière (HCSF) sur l’accession sociale à la propriété et l’investissement locatif ;
  • La RE2020 dont l’entrée en vigueur au 1er janvier 2022 pourrait provoquer une hausse moyenne de 3,5% des prix d’opération ;
  • Le « zéro artificialisation nette » (ZAN) qui devrait conduire à une raréfaction du foncier constructible.

 

Autre problématique, la crise des matériaux « qui n’est pas encore derrière nous », a insisté Olivier Salleron. « Le prix de production de nombre de matériaux a explosé cette année ».

 

Entre décembre 2020 et octobre 2021, l’acier a augmenté de 70%. D’autres matériaux comme le bois ont « quasiment doublé », et la hausse pour certains types de PVC s’élève à 82%, a détaillé le président de la FFB.

 

« Malheureusement, le choc supplémentaire du prix de l’énergie vient réalimenter cette crise et l’élargir à d’autres manufactures comme le ciment », a-t-il poursuivi. « Nos fournisseurs nous proposent des prix en augmentation entre 5 et 15% sur les matériaux au 1er janvier ».

 

Les difficultés d’approvisionnement pour certains matériaux et matériels resteront d’actualité au moins jusqu’à la fin du premier semestre 2022, impactant les trésoreries et les marges des entreprises du bâtiment.

60 000 emplois créés en 2021

Malgré une activité en baisse, le bâtiment a créé 60 000 postes, dont 40 000 salariés, en 2021. « Les carnets de commandes des entreprises du bâtiment, particulièrement bien garnis et donnant de la visibilité sur plusieurs mois, expliquent en partie ce dynamisme de l’emploi », souligne la FFB.

 

La perte de productivité liée aux problèmes d’approvisionnement a également joué un rôle tout comme le « moindre recours aux travailleurs détachés » qui ne sont pas revenus après les différents confinements.

 

En 2022, 25 000 postes supplémentaires devraient être créés.

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