Les compétences vertes de plus en plus recherchées dans le BTP

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Parmi les métiers du bâtiment, les savoir-faire liés à la transition écologique sont de plus en plus recherchés par les recruteurs. Quels métiers sont les plus concernés par cette demande croissante ? On décrypte pour vous les dernières données à connaître.

 

Les compétences « vertes » sont de plus en plus valorisées dans les offres d’emploi, et notamment dans certains métiers du bâtiment. Une étude de la Direction de l'animation de la recherche, des études et des Statistiques (Dares) s’est intéressée à cette évolution pour six métiers, dont ceux de couvreur, façadier et chauffagiste.

 

🔎 Quelle méthodologie ?
L’étude analyse les offres d’emploi publiées en ligne sur les principaux sites de recrutement et recensées par la base Jocas (Job offers collection and analysis system) sur la période 2019-2023.

Des compétences plus présentes dans les offres d’emploi

Sur les dernières années, on observe une montée en puissance non négligeable des compétences liées à la transition écologique, en particulier dans le BTP. 

 

En pratique, ces compétences sont nécessaires pour réaliser les travaux bénéficiant de dispositifs d’aides à la rénovation énergétique, comme MaPrimeRénov’, par exemple.

 

Dans les corps de métier qui nous concernent, la présence de ces compétences progresse nettement dans les offres d’emploi publiées en ligne :

 

  • +14 % pour l’isolation thermique chez les façadiers, qui concerne 56 % des offres publiées en 2023
  • +5 % pour la pose de panneaux solaires chez les couvreurs, qui concerne 8,5 % des offres publiées en 2023
  • +3 % pour les pompes à chaleur chez les chauffagistes, qui concerne près de 12 % des offres publiées en 2023

Des variations géographiques selon les besoins

On observe également de vraies différences géographiques pour ces compétences. Les besoins exprimés dans les offres d’emploi varient selon les régions, et parfois les départements.

 

Les régions plus froides (comme le Grand Est, la Bourgogne-Franche-Comté ou l’Auvergne-Rhône-Alpes) expriment plus de besoins pour les compétences d’isolation thermique. Les travaux de chauffage sont également prioritaires dans les départements les plus froids.

 

À l’inverse, certains départements qui sont fortement concernés par les problématiques de passoires thermiques montrent moins de demandes autour des compétences en isolation, car les ménages et collectivités manquent de moyens pour lancer ce type de travaux.

 

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Des profils valorisés par les entreprises

Ces compétences sont encore émergentes, et ne sont donc pas toujours intégrées dans les programmes de formation, pour l’instant. 

 

Les professionnels pouvant attester de ces compétences vertes sont donc moins nombreux, ce qui rend plus difficile leur recrutement et leurs profils d’autant plus intéressants. De ce fait, la présence de ces compétences dans les offres se traduit généralement par une meilleure valorisation.

 

Ainsi, on trouve plus d’offres en CDI pour ces professionnels qualifiés :

 

  • +22 % pour les chauffagistes installant des pompes à chaleur
  • +12 % pour les couvreurs posant des panneaux solaires
  • +6 % pour les façadiers réalisant des travaux d’isolation

 

Mais aussi des salaires médians qui sont plus élevés :

 

  • +8 % pour les chauffagistes
  • +5 % pour les couvreurs

 

Cette valorisation supérieure peut s’expliquer par la détention de certifications complémentaires, comme QualiPac pour l’installation de pompes à chaleur ou QualiPV pour la pose de panneaux solaires, souvent liées à ces compétences vertes. 

 

Si elles ne sont pas obligatoires pour exercer ce métier, elles sont nécessaires pour l’obtention du label RGE, qui conditionne l’accès aux aides à la rénovation énergétique.

Un levier différenciant pour les pros

Même si certaines compétences, comme l’isolation thermique par exemple, se sont imposées comme un savoir-faire établi et priorisé par les recruteurs, les compétences vertes restent toutefois moins omniprésentes dans la plupart des métiers. En effet, elles ne sont mentionnées que dans 15 % des offres d’emploi.

 

Mais leur présence en hausse témoigne de l’émergence de ces savoir-faire, qui deviennent peu à peu un levier différenciant pour les employeurs ! Et cette tendance confirme que la transition écologique trouve sa place sur le terrain, notamment dans les métiers du bâtiment.

 

Ces compétences vertes ne sont donc plus un simple bonus : elles deviennent un vrai levier pour accéder à des postes plus durables, mieux valorisés, et parfois mieux rémunérés. Pour les professionnels du bâtiment, c’est maintenant le bon moment pour se former, se certifier, et se positionner sur un marché qui évolue vite et qui mise de plus en plus sur l’expertise environnementale.

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Animée par la transition écologique, c’est tout naturellement que je me suis tournée vers les sujets autour de la rénovation énergétique. Pour Effy, je vous informe donc sur les actualités de ce secteur.