Matériaux : la hausse moyenne des prix est de 18% au premier trimestre 2022

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Au premier trimestre 2022, l’activité des entreprises artisanales du bâtiment progresse de 3,5%. Malgré cette tendance haussière, le contexte international inquiète toujours la filière. Dans une nouvelle étude, présentée ce jeudi 12 mai lors d'une conférence de presse, la Capeb rend compte des tensions rencontrées sur le terrain. Depuis janvier 2022, la hausse moyenne des prix des matériaux est de 18%. Les artisans sont désormais 60% à répercuter cette augmentation.

Installation PAC Effy

Malgré la crise des matériaux, l'activité des artisans du bâtiment progresse ©Maxime Huriez

Au premier trimestre 2022, l’activité des entreprises artisanales du bâtiment a progressé de 3,5%.

 

Dans le détail, l’évolution est de :

 

  • + 3% dans le neuf
  • + 4% en entretien-rénovation
  • + 4,5% en rénovation énergétique

 

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Le volume d’activité des différents corps de métiers progresse entre 3 et 4%. Même tendance au niveau régional, avec des variations comprises entre 2% (PACA) et 4,5% (Bretagne et Centre Val-de-Loire).

 

Du côté des carnets de commandes, ils représentent 103 jours début avril contre 91 jours au T4 2021. 40% des professionnels évoquent une baisse de leurs marges en ce début d’année (contre 8% un an auparavant), ce qui impacte « notre capacité à nous projeter sur les 10-30 ans à venir », a souligné Jean-Christophe Repon, président de la Capeb. En avril 2022, le montant moyen des besoins en trésorerie atteint 20 000 € (contre 15 000 € un an plus tôt).

 

💡 Pour l’année 2022, la Capeb part sur l’hypothèse d’une croissance comprise entre 1,5% et 2,5%.

Matériaux : les tensions persistent

Malgré des résultats en hausse au premier trimestre 2022, Jean-Christophe Repon a rappelé que la situation restait « assez compliquée sur l’approvisionnement et la hausse des prix ».

 

Dans ce contexte, l’organisation professionnelle a souhaité interroger de nouveau ses adhérents à propos de la crise des matériaux et son impact sur leur activité.

 

Selon l’étude menée auprès de 1 700 entreprises artisanales, la hausse moyenne des prix observée au premier trimestre 2022 est de 18%. A noter, que les prix avaient déjà augmenté de 18% en moyenne en 2021.

 

Cette hausse touche toutes les activités :

 

  • + 16,4% pour l’électricité
  • + 16,4% pour l’aménagement-décoration-plâtrerie
  • + 17% pour la couverture-plomberie-chauffage
  • + 19,4% pour la maçonnerie
  • + 21,5% pour la menuiserie-serrurerie

 

Désormais, 60% des entreprises interrogées déclarent avoir répercuté la hausse des prix à leurs clients contre 45% en janvier 2022. Les électriciens et les menuisiers-serruriers sont les métiers qui répercutent le plus à 75% et 72%.

 

« Plus les effectifs augmentent plus les entreprises répercutent la hausse des prix », indique la Capeb. « Les entreprises perçoivent que l’on n’a pas de sortie de crise à court terme et que si elles ne répercutent pas, la situation dans les mois à venir va être très difficile ».

💰 Au premier semestre 2022, la Capeb estime que les devis ont augmenté de 5,4%. « Si on cumule l’année 2021 au premier trimestre 2022, cette hausse est de 11,5% ».

 

La part de la hausse des prix répercutée est de 43% contre 33% en janvier 2022. En moyenne, le poids des achats de matériaux et de matériels pour les entreprises représente près de 30%.

 

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Crise des matériaux, quelles conséquences sur l’activité ?

Les difficultés d’approvisionnement et la crise des matières premières impactent la production et l’organisation de 56% des entreprises interrogées.

 

En effet, parmi les conséquences citées, on retrouve :

 

  • Modification des plannings (76%)
  • Réorganisation des équipes (44%)
  • Réduction de validité des devis (42%)
  • Recherche de nouveaux fournisseurs (33%)

 

A l’achat, voici les difficultés évoquées : une hausse importante et brutale des prix, une faible durée de validité des prix et un délai de prévenance trop court voire inexistant.

 

Malgré les tensions, 53% des entreprises artisanales sondées envisagent une stabilité de leur activité, 31% une hausse et seulement 16% une baisse.

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