« Notre rôle, c’est aussi d’être le porte-voix des installateurs auprès des pouvoirs publics », Audrey Zermati

Sommaire

Dans un contexte de baisse des primes CEE, nous revenons sur les actions d’Effy en faveur du pouvoir d’achat des Français et sur son engagement aux côtés de la filière bâtiment.

ArtisanEffyPAC

Effy s'engage auprès de la filière bâtiment ©Maxime Huriez

Selon les derniers chiffres de la Capeb, le marché de la rénovation énergétique poursuit sa croissance et progresse de 4,5% au premier trimestre 2022. Bien que les voyants soient au vert, la filière se veut vigilante.

 

La crise des matériaux est désormais structurelle et l’inflation des prix n’a eu de cesse de s’accélérer depuis le début de la guerre en Ukraine. Sur le terrain, les professionnels doivent également adapter leur activité à la baisse des primes CEE.

 

« Cette baisse des primes est venue se cumuler avec des nouvelles règles sur le dispositif des CEE et notamment la fin de la bonification x2 pour les ménages les plus modestes », souligne Audrey Zermati, directrice stratégie d’Effy.

 

Ainsi, malgré l’engouement des Français pour les travaux de rénovation énergétique, les gestes engagés sont en recul. On estime que les travaux d’isolation des combles et des planchers bas ont reculé de 75% sur les trois premiers mois de l’année. Et la rénovation globale ne semble pas avoir pris le relais.

 

Lire aussi : Quels sont les travaux les plus financés par MaPrimeRénov’ ?

Baisse des primes CEE : Effy alerte les pouvoirs publics

En 2021, Effy a été le premier acteur à interpeler les pouvoirs publics sur les conséquences d’une baisse des primes CEE. Audrey Zermati explique : « Le niveau d’obligation de la 5e période des CEE a été défini sans tenir compte de la possibilité de report du stock d’une période à une autre. Si ce besoin est mal calibré, le risque est d’avoir un prix du CEE qui ne suscite pas une prime suffisante, laissant un reste à charge trop élevé ».

 

« Nous avons obtenu un rehaussement de l’obligation précarité énergétique mais clairement pas au niveau du besoin global pour éponger le stock », poursuit-elle.

Effy s’engage aux côtés des acteurs du bâtiment

Depuis le 1er janvier 2022, Effy a beaucoup travaillé pour estimer le montant de l’obligation nécessaire pour revenir à un niveau de prime acceptable, une façon de pouvoir éclairer les pouvoirs publics avec des données concrètes et de faciliter les prises de décision. « Nous avons besoin que le sujet soit très vite pris en compte. Il y a à la fois un enjeu de timing et de volume. Il faut faire vite et beaucoup plus en termes de niveau d’obligation ».

 

Effy a également entrepris, au sein de l’initiative Renovons !, des actions aux côtés des acteurs du bâtiment, parmi lesquels la Fédération française du bâtiment (FFB) et le Syndicat national de l’isolation (SNI).

 

Dans un courrier adressé au Premier ministre en mars dernier, les signataires pointaient un risque « d’année blanche » en 2022 sur les travaux de rénovation énergétique et appelaient à un rehaussement de 500 TWh du niveau d’obligation.

 

« Notre rôle, c’est aussi d’être à l’écoute du terrain et de pouvoir être le porte-voix des installateurs auprès des pouvoirs publics. Nous pouvons porter l’enjeu de la rénovation énergétique en leur nom et travailler en complémentarité avec les organisations professionnelles », estime Audrey Zermati.

 

Lire aussi : La filière de la rénovation énergétique appelle au rehaussement des ambitions en matière d’économies d’énergie

 

Effy mène aussi une action médiatique qui lui permet de tirer la sonnette d’alarme dans un débat grand public. « Les primes CEE restent un sujet complexe et nous avons tout un effort de pédagogie à faire ».

 

L’engagement d’Effy en faveur du secteur et du pouvoir d’achat des ménages n’est donc pas nouveau et il commence aujourd’hui à porter ses fruits. Les appels de la filière pourraient en effet trouver réponse avec un possible rehaussement du niveau d’obligation des CEE d’ici fin septembre puis un autre courant 2023 pour s’aligner sur les objectifs plus ambitieux du paquet Fit for 55 de l’Union européenne.

Ceci peut aussi vous intéresser