SMABTP lance son « Baromètre de la sinistralité » dans le gros œuvre

Le « Baromètre de la sinistralité » publié par SMABTP recense les principaux désordres observés dans le gros œuvre. Il vise deux objectifs : aider les professionnels du bâtiment à identifier les causes réelles de leurs sinistres, et diffuser les bonnes pratiques. Focus sur les travaux d’isolation thermique par l’extérieur (ITE).

Pour son « Baromètre de la sinistralité », SMABTP a analysé les fiches sinistres répertoriées dans une base gérée par l'Agence Qualité Construction.

 

Au total, 13 000 dossiers, constitués entre 2016 et 2018, ont été retenus : les fiches pour lesquelles SMABTP est assureur en dommages ouvrage, et celles pour lesquelles un sociétaire de l’organisme a été mis en cause au titre de sa responsabilité décennale.

Comprendre la cause du sinistre

Pour identifier les causes réelles des pathologies, SMABTP a fait appel à SOCABAT GIE. Les sinistres, dont le montant oscille entre 1 800 € et 130 000 €, sont classés par catégorie d’ouvrages.

 

Le baromètre doit permettre aux acteurs du bâtiment « de mieux cibler les actions de prévention à mettre en place » aux services des métiers et des entreprises, déclare Jacques Chanut, président de SMABTP.

 

Il est également un moyen de sensibiliser les maçons sur des pratiques sinistrantes, ajoute Christophe Possémé, président de l’UMGO-FFB. « De plus, la réduction de la fréquence et du coût des sinistres ne peut être que bénéfique pour nos primes d’assurance. La relation gagnant-gagnant sera toujours un acte de réussite ».

L’ITE passée au crible

Parmi les travaux analysés dans le cadre du baromètre, nous retrouvons l’isolation thermique par l’extérieur (ITE).

 

ITE 350

 

Les principaux sinistres concernent :

 

  • La finition enduit (47%)
  • Les systèmes type bardage rapporté ou vêture (31%)
  • L’enduit sur isolant fixé mécaniquement (17%)
  • Le bardage rapporté sur ossature bois ou métal (5%)

Quels sont les désordres observés ?

  • 67% portent atteinte à la sécurité
  • 5% présentent un défaut d’étanchéité
  • 11% démontrent un défaut de stabilité

 

Et leur coût moyen ? 

 

  • 10 108 € pour le bardage rapporté ou vêture
  • 7 908 € pour la finition enduit
  • 5 560 € pour l’enduit sur isolant fixé mécaniquement
  • 3 570 € pour le bardage rapporté sur ossature bois ou métal

 

75% des sinistres observés sont indemnisés

Les défauts de calfeutrement, principale cause de sinistres

La baromètre cite 4 causes principales de sinistres :

 

  • Défaut de calfeutrement (75%)
  • Fissuration de l’enduit (17%)
  • Décollement de l’enduit (6%)
  • Décollement de l’ensemble du complexe (4%)

 

Le défaut de calfeutrement se doit notamment à un défaut de jonction entre bavette et tableau ou encore à l’absence de pare vapeur interne. Sont également pointés, la finition peinture organique ou minérale « trop raide », l’absence de rejingot sur appui de menuiserie, la présence de ponts thermiques ou encore le stockage de certains matériaux constitutifs de l’ouvrage aux intempéries ou au soleil.

 

ITE détail 350

Les fissurations se doivent entre autres à la qualité de l’enduit « non optimale », à l’insuffisance d’élasticité de l’enduit ou encore au mouvement de l’ITE sous l’action du vent.

 

Le vent est également évoqué dans le cas du décollement de l’ensemble du complexe, tout comme l’insuffisance de collage et la faible densité de fixation ou d’attache.

 

Quant au décollement de l’enduit, les raisons exposées vont de la mauvaise mise en œuvre et condition d’application, à l’ajout de l’adjuvant, en passant par la non-conformité de l’épaisseur de l’enduit et par l’utilisation d’un produit « inadapté ».

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