Une année 2022 incertaine pour les professionnels de l’isolation

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Après avoir reculé de 4,5% en 2020, le marché des isolants s’est redressé l’an dernier pour atteindre un niveau supérieur à 2019, révèle une récente étude de TBC Innovations. Si la reprise post-covid a été rapide, la baisse des primes CEE pour l’isolation des logements pourrait fortement impacter l’activité cette année. Inquiète, la filière appelle à l’action.

Isolation Planchers bas

Isolation : la baisse des primes CEE inquiète la filière ©Maxime Huriez

Les chiffres partagés par la société de conseil TBC Innovations, confirme l’intérêt des ménages pour les travaux de rénovation énergétique et notamment pour ceux concernant l’isolation des logements.

 

En 2021, le marché a dépassé le niveau de 2019, totalisant plus de 260 millions de m2, soit environ 45 millions de m3 d’isolants posés (dont 53% en rénovation).

 

La demande en rénovation a été soutenue par les différents dispositifs d’aides, notamment les Coups de pouce et MaPrimeRénov’.

Des professionnels de l'isolation inquiets

Si les travaux d’isolation des toitures, des combles et des murs ont fait preuve de dynamisme en 2021, le segment « planchers bas » s’est replié. En cause, « la baisse drastique des primes Coup de pouce Isolation depuis septembre 2020 », note l’étude.

 

Alors que les primes CEE ont encore chuté cette année pour les travaux d'isolation (entre 20% et 30%), les organisations professionnelles montent au créneau. 

 

Au micro de BFM Business le 3 mai dernier, Olivier Salleron, président de la Fédération française du bâtiment (FFB), a pointé « l’instabilité terrible des aides (...). Nos concitoyens n’ont certainement plus les moyens pour faire des travaux ».

 

Moins de travaux, c’est aussi moins d’activité pour les entreprises du bâtiment, a pour sa part souligné Jean-Christophe Repon, président de la Capeb, sur France Inter. « On va revoir à la baisse les gestes qui sont les plus aidés ». Et « cette nouvelle variation », associée à la hausse des énergies et à l’augmentation des devis et des factures, « va encore contraindre le marché », a-t-il estimé. « Pour les entreprises spécialisées dans le soufflage des combles, c’est une catastrophe. Pour l’entreprise artisanale, il y a une baisse des carnets de commandes bien évidemment », a-t-il poursuivi.

La filière se met en mouvement pour revoir les aides

Sur le terrain, les appels ne manquent pas pour revoir le niveau de primes. La FFB a notamment formulé des propositions dans le cadre des élections législatives parmi lesquelles celle de relancer les coups de pouce pour les travaux qui le justifient sur le plan énergétique.

 

Pour rappel, la fédération était déjà signataire d’une lettre ouverte envoyée au Premier ministre en mars dernier appelant au rehaussement des ambitions en matière d’économies d’énergie. Ce courrier était aussi signé par l’Initiative Rénovons ! dont Effy est membre. 

 

Lire aussi : Le bâtiment souhaite un rehaussement des ambitions en matière d’économies d’énergie 

 

Dans un récent communiqué, le Mur manteau a regretté que le Plan de résilience « prône la décarbonation des usages au détriment du renforcement de l’efficacité énergétique et de l’isolation thermique des bâtiments (…). »

 

« Les annonces du gouvernement visant exclusivement à encourager l’installation d’un système de chauffage doivent être complétées par un soutien aux travaux d’isolation thermique par l’extérieur (ITE) dont les aides ont fortement baissé pour tous les ménages et notamment les plus modestes », a insisté l'association. 

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