En croissance de 2,4% en 2022, l’artisanat du bâtiment maintient le cap

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Les entreprises artisanales du bâtiment ont vu leur activité progresser de 2,4% en 2022. La rénovation énergétique reste le segment le plus dynamique (+3,8%). Malgré ces marqueurs positifs, 2023 s’annonce « pleine d’incertitudes et d’inquiétudes ». La Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb) souligne en effet que la croissance de l’activité n’a cessé de ralentir tout au long de l’année.

Conférence Capeb Janvier 2023

Artisanat du bâtiment : quel bilan en 2022 ? ©Pascal Gires

Débutons par les chiffres de l’artisanat du bâtiment. En 2022, l’activité globale s’est inscrite à la hausse (+2,4%). Dans le détail :

 

  • +1,9% pour la construction neuve
  • +2,5% en entretien-rénovation
  • +3,8% pour les travaux d’amélioration de performance énergétique

 

Malgré ces résultats positifs, Jean-Christophe Repon, président de la Capeb, souligne que l’activité « n’a cessé de décroître ». Si l’on compare l’activité des quatre derniers mois de l'année 2021 à celle sur la même période en 2022, voici ce que l’on observe :

 

  T4 2021 T4 2022
Activité globale +3,5% +1%
Construction neuve +3% +0,5%
Entretien-Rénovation +4% +1%
Rénovation énergétique +4,5% +2,5%


Ce ralentissement se poursuit en ce début d’année 2023, laissant présager une croissance « probablement atone », anticipe l’organisation professionnelle, appelant à « passer des annonces aux actes ».

Des artisans du bâtiment « fatigués »

« L’année 2022 a été très éprouvante pour les entreprises artisanales du bâtiment », insiste Jean-Christophe Repon. Si elles font preuve « d’agilité et de résilience », « cette capacité d’adaptation ne suffit plus ».

 

Le président de la Capeb explique en effet qu’à la hausse des prix et aux difficultés de s’approvisionner « ou de trouver des matériaux que l’on avait prescrit dans nos devis », est venue s’ajouter une inflation galopante. La hausse de l’énergie pèse sur les charges des artisans du bâtiment qui ont bien du mal à « se projeter » et à « comprendre l’ensemble des aides existantes » mises en place par les pouvoirs publics (amortisseur électricité, bouclier tarifaire…).

Quelles perspectives pour 2023 ?

Selon la Capeb, le premier semestre « sera dans une tendance inférieure au 1% du 4e trimestre 2022, aux alentours de +0,5% ». On s’attend cependant à une baisse de l’activité globale au second trimestre (-0,5%).

 

« L’activité va se faire dans un contexte toujours aussi difficile. On devrait avoir une inflation généralisée qui va toucher le consommateur et probablement sa commande de travaux », poursuit l’organisation professionnelle.

 

Jean-Christophe Repon ajoute : « Nous sommes arrivés au bout d’un cycle d’agilité. Il faut imaginer le quotidien de l’entreprise artisanale dans la gestion du RGE, dans les délais de paiement de MaPrimeRénov’ avec 8 mois de retard et les promesses qu’on leur a faite sur la simplification à venir » des différents dispositifs (CEE, MPR et RGE).

 

La Capeb pointe notamment un renforcement des contrôles « sur les entreprises vertueuses ». « S’il n’y a pas de simplification, de moins en moins d’entreprises iront vers le RGE pour relever le défi de la rénovation énergétique ».

Des travaux en cours et à venir

La Capeb se félicite néanmoins de certaines avancées :

 

  • La mise en place d’un observatoire des prix des matériaux
  • La tenue des Assises du bâtiment
  • Le lancement d’une mission de réflexion sur la transparence des prix
  • La création d’un mouvement de solidarité économique avec 40 industriels

 

Parmi les « batailles » à mener en 2023, il y a celle de « booster » la rénovation énergétique. Pour ce faire, la confédération renouvelle ses demandes :

 

 

« L’activité s’arrêtant, il est urgent de lancer des actions fortes », conclut le président de la Capeb.

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