Hausse des prix de l’énergie et des carburants : le BTP demande des mesures d’urgence

Flambée des prix, pénurie de matériaux, hausse des coûts des énergies… Depuis bientôt un an et demi, le secteur du BTP se voit confronté à un certain nombre de difficultés. Les acteurs du terrain appellent aujourd’hui les pouvoirs publics à agir au plus vite pour limiter l’impact de la guerre en Ukraine qui vient renforcer les risques d’inflation. Ils pointent notamment les augmentations importantes sur les carburants.

Hausse carburant

Le secteur du bâtiment face à la hausse de l'énergie et des carburants

Olivier Salleron, président de la Fédération française du bâtiment (FFB), était au micro de BFM Business, le 8 mars 2022. Interrogé sur la guerre en Ukraine et ses conséquences sur le secteur du bâtiment, il avait expliqué : « La Russie, l’Ukraine et la Biélorussie sont de forts producteurs d’acier mais aussi de minerais ». Or, les fonderies ukrainiennes « ne produisent plus ». On assiste ainsi à une nouvelle pénurie mais aussi à une inflation. « C’est un éternel recommencement depuis deux ans », avait-il regretté.

Des matières premières en forte augmentation

Dans une lettre adressée au ministre de l’Économie le 9 mars dernier, Jean-Christophe Repon, président de la Capeb, pointe « des annonces de hausses de prix intempestives de fabricants et distributeurs. Certaines de nos entreprises viennent d’être averties d’augmentations pour les armatures aciers de 15% et pour le treillis soudé de 25% à effet immédiat avec une durée de validité de 48h ! ».

 

« Cette façon de procéder est inacceptable. On ne peut, en effet, tolérer que certains abusent de la situation extrêmement difficile que nous rencontrons actuellement », souligne-t-il appelant les pouvoirs publics à agir« afin de faire cesser sans délai ces pratiques ».

 

Cette inflation pourrait freiner voire stopper la réalisation des chantiers. Car si une majorité d'entreprises du bâtiment n'a pas encore répercuté la hausse des prix sur les factures de leurs clients, la situation pourrait changer. « On ne peut pas travailler à perte dans des structures telles que les nôtres », avait indiqué Jean-Christophe Repon, il y a quelques jours, sur le plateau de RMC. 

Protéger les entreprises face à la hausse des carburants

Dans sa lettre, le président de la Capeb évoque aussi la hausse à la pompe. « Les entreprises artisanales du bâtiment, qui interviennent sur l’ensemble du territoire avec 700 000 véhicules estimés, doivent faire face à un accroissement rapide des charges de carburant ».

 

« Aussi, il est indispensable que ces entreprises fortement génératrices d’activité et d’emplois bénéficient des mesures envisagées dans le futur *Plan résilience économique, suggéré par le Président de la République, afin qu’elles puissent amortir ce nouveau choc qui pèsera sur leur marge, leur trésorerie et leur capacité à agir », poursuit-il. 

 

Lire aussi : La santé financière des entreprises artisanales du bâtiment passée au crible

 

Du côté de la FFB, même discours. « Les artisans et entrepreneurs du bâtiment, qui ont porté l’économie au cours des derniers mois dans une situation déjà tendue, ne pourront pas tenir sans mesures exceptionnelles ». Des mesures d’urgence doivent être prises avec notamment un gel des prix de l’énergie et des carburants ainsi qu’une mesure transitoire de baisse du taux de TVA sur les carburants.

 

*La filière BTP a échangé ce vendredi 11 mars 2022 avec Bruno Le Maire. Le ministre de l’Economie « a confirmé que le BTP serait bien présent dans le plan de résilience présenté dès la semaine prochaine », peut-on lire sur le compte Twitter de la FFB.

« La semaine prochaine, une mesure spécifique pour les entreprises du bâtiment sera également prise afin de faire face à la hausse des prix du carburant », rapporte la Capeb. 

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