Artisanat du BTP : 82% des chefs d’entreprise se déclarent épanouis dans leur métier
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Du négatif comme du positif. La dernière édition du baromètre Artisanté démontre que les artisans du BTP ont vu leur rythme de travail s’intensifier en 2022. Si cette accélération signifie une hausse de l’activité, elle est également synonyme de semaines à rallonge pour nombreux d’entre eux et d’une charge administrative de plus en plus importante. Malgré la fatigue, 71% des répondants se disent épanouis dans leur rôle de chef d’entreprise et 82% dans leur métier.
Le bâtiment, des métiers exigeants mais beaucoup d'épanouissement ©Drone immobilier
La Capeb a révélé les résultats de la 9e édition de son baromètre Artisanté réalisé par l’IRIS-ST et le CNATP, auprès de 2 224 chefs d’entreprise. Voici les enseignements clés de l’étude.
Une fatigue qui s’accentue
En 2022, l’activité des artisans du Bâtiment et des Travaux Publics (BTP) s’est accentuée… tout comme leur temps de travail ! Ainsi, ils sont nombreux à comptabiliser plus de 60h par semaine en entreprise. C’est le cas par exemple de 23% des chefs d’entreprise travaillant seuls (contre 14% en 2021) et de 37% des dirigeants employant 11 à 15 salariés.
S’ils sont 64% à déclarer en bonne santé, la fatigue se fait ainsi sentir chez la majorité des répondants (58%, + 9 points). 61% souffrent de douleurs musculaires (+ 7 points) et 40% de troubles émotionnels (+ 9 points). « Cela peut s’expliquer par l’accumulation d’événements impactant la gestion de leur entreprise depuis maintenant trois ans », souligne le baromètre.
En termes de congés, 36% des artisans prennent au maximum deux semaines de congés (vs 33% en 2021, 41% en 2020 et 30% en 2019). 58% disent consulter leurs mails tous les jours pendant leurs congés (chiffre en hausse).
Les raisons ?
- 44% souhaitent rester disponibles auprès de leurs clients
- 59% veulent éviter d’être submergés à leur retour de vacances
- 33% déclarent ne pas avoir le choix (clients et fournisseurs veulent des réponses immédiates)
- 17% pour ne pas passer à côté d’un potentiel de marché/chantier
83% des professionnels ont le sentiment que leur vie professionnelle empiète sur leur vie privée (contre 79% en 2021). Dans 49% des cas, travailler avec un membre de sa famille reste « très présent ».
A noter que les chefs d’entreprise souffrant de problème psychique ou de problème de gestion d’entreprise sont plus nombreux à aborder le sujet. Le travail de sensibilisation et de communication sur les différents dispositifs existants « est donc plus que jamais nécessaire », insiste les auteurs de l’étude.
L’administratif pèse sur le quotidien des professionnels
Pour 42% des artisans interrogés, la charge administrative représente entre 26% et 75% de leur quotidien (+ 4 points comparé à 2021). S’ils sont 64% à se sentir suffisamment soutenus dans la gestion de leur entreprise, les ¾ souhaiteraient être davantage accompagnés dans les domaines suivants :
- 42% sur les aspects juridiques (santé sécurité, droit salarial, assurance)
- 18% sur le management des équipes, les problématiques RH
- 17% sur la comptabilité
- 15% sur la formation
- 14% sur le développement digital de l’entreprise
- 13% sur le commercial/promotion de l’activité
Quelles perspectives pour leur activité ? 35% des sondés se disent plutôt optimistes concernant l’activité à venir de leur entreprise, en baisse de 16 points comparé à 2021, et ce malgré « une bonne activité en 2022 ». 31% estiment même la pérennité de leur entreprise « menacée ».
Ils sont 57% à se trouver « souvent voire très souvent stressés ». En cause, la hausse des prix des matériaux et de l’énergie (58%), la charge de travail (54%), les contraintes des délais (45%) et le poids des responsabilités (40%).
83% des artisans déclarent travailler dans l’urgence
Des artisans épanouis dans leur métier
Les métiers du bâtiment sont exigeants physiquement, estiment 85% des artisans du bâtiment, et mentalement, selon 89% des sondés. Mais l’épanouissement est au rendez-vous ! 82% se déclarent épanouis dans leur métier et 71% dans le rôle de chef d’entreprise.
« L’artisanat étant pour la plupart un métier par passion, cela permet probablement de contrebalancer les aspects plus « négatifs » résultant de la situation économique et sociale de la France », conclut le baromètre.
