La valse en trois temps de la rénovation énergétique en 2024
En 2024, la rénovation énergétique nous aura fait danser sur plusieurs pieds, et pas toujours en rythme. Chaque semaine vous avez été au rendez-vous de nos décryptages de la riche actualité politique et réglementaire autour de la rénovation cette année. Pour ce dernier décryptage de 2024, récit d’une année folle et regard tourné vers 2025.
Premier temps. Pour son cinquième anniversaire, le spectre de MaPrimeRénov’ a hanté cette année 2024. En ouvrant le bal avec une réforme d’ampleur du dispositif et un rabotage de son budget de 1 milliard d’euros, MaPrimeRénov’ a dansé sur la corde raide tout au long du premier semestre. Malgré une contre-réforme entrée en vigueur le 15 mai, le marché de la rénovation énergétique a souffert en 2024 de ce début d’année manqué pour le dispositif. Résultat au deuxième quadrimestre le nombre de dossiers validés était en baisse de -55% par rapport à 2023 sur la même période. Avec pas moins de 3 versions cette année, les soubresauts du Gouvernement ont finalement réussi à enrayer l’emblème de l’écologie du quotidien qu’était devenu MaPrimeRénov’. Espérons que la stabilité actée pour 2025 redonne de l’éclat au dispositif.
Deuxième temps. En avril dernier nous écrivions que le DPE était devenu la nouvelle boussole de la rénovation énergétique. En effet, plus que jamais le diagnostic de performance énergétique a mené la danse sur le marché de la rénovation énergétique en 2024. Omniprésent à la veille de l’interdiction de location des logements classés G au 1er janvier 2025, le DPE s’est ancré dans l’imaginaire des locataires comme des propriétaires, trois ans après être devenu pleinement opposable. Preuve s’il en fallait une, les deux discours de politique générale prononcés cette année – respectivement par Gabriel Attal et Michel Barnier – ont tous deux mis à l’honneur le besoin de simplification du DPE. Une première étape de simplification a d’ailleurs été franchie depuis le 1er juillet dernier avec l’évolution de la méthode de calcul du DPE pour les logements de moins de 40 m2. Cette surexposition du DPE lui a toutefois valu une série de détracteurs, arguant son manque de fiabilité pour mettre fin au bal.
Troisième temps. Avec la sortie progressive du bouclier tarifaire, le tarif de l’électricité est entré dans la danse en 2024 s’agissant des intentions des ménages de réaliser des travaux de rénovation énergétique. La hausse de près de 10% des TRVE dès le 1er février 2024 a jeté un coup de froid sur les installations de pompe à chaleur, dont le marché ne s’est toujours pas relevé à date. L’omniprésence du tarif de l’électricité dans l’actualité en 2024 – campagne des élections européennes puis des législatives, projet de loi de finances pour 2025 – a finalement conduit à une paralysie d’une partie du marché de la rénovation énergétique. Alors qu’une baisse d’environ 10% des TRVE devrait avoir lieu au 1er février 2025, l’engouement pour l’autoconsommation résidentielle pourrait en pâtir sans pédagogie autour de l’intérêt de devenir autoconsommateur.
En 2025, le DPE, le tarif de l’électricité et bien sûr MaPrimeRénov’ continueront de donner le LA au marché de la rénovation énergétique. Et ce dès le mois de janvier quand le prochain Gouvernement ouvrira la danse en dévoilant le nouveau tarif de l’électricité qui entrera en vigueur au 1er février 2025. De son côté le DPE sera retour sur scène au moment de l’examen en séance publique à l’Assemblée de la proposition de loi d’aménagement du calendrier des passoires, tandis que la fin du bal pour MaPrimeRénov’ pourrait être sonnée de façon anticipée à cause d’un budget 2025 insuffisant. La lutte contre les fraudes aux aides devrait par ailleurs s'intensifier, avec le retour en séance à l'Assemblée en début d'année de la proposition de loi Cazenave sur les fraudes aux aides à la rénovation.
Bref, rendez-vous en 2025 pour décrypter l’actualité de demain autour de la rénovation énergétique !