1,7 million de foyers français se chauffe au granulé

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L’association Propellet organisait une conférence de presse, ce vendredi 10 février, pour présenter les chiffres du marché du granulé de bois en 2022. Malgré une année « atypique et singulière », production comme consommation ont augmenté. En 2023, les tensions sur la filière (délais de livraison, prix et disponibilité) devraient connaître un retour à la normale.

Poêle à granulés

Granulé : production, consommation et ventes d'appareils en hausse en 2022 ©Shutterstock

Bilan 2022 positif pour le granulé de bois qui voit l’ensemble de ses indicateurs en progression par rapport à 2021.

 

La consommation de granulés a atteint les 2,5 millions de tonnes en 2022, dont 2,05 millions de tonnes ont été produits en France, soit des augmentations respectives de 5% et de 15% comparé à l’année précédente.

 

Lire aussi : [Interview] : Granulé de bois, soyez confiants !

 

L’association Propellet précise que les importations ont augmenté de 40% l’an dernier pour faire face « à la demande excessive ». Le mot d’ordre était que tous les Français équipés d’un chauffage au granulé puissent se chauffer. En parallèle, les exportations ont diminué de 30%.

 

Plus de la moitié des imports de granulés proviennent de Belgique, d’Espagne et d’Allemagne 

Des ventes d’appareils au bois en hausse

Les ventes d’appareils de chauffage au bois poursuivent leur progression en 2022 :

 

  • +16% pour les poêles
  • +20% pour les chaudières

 

A ce jour, 1,7 million de foyers se chauffe au granulé, c’est 28 fois plus qu'il y a 15 ans, précise Eric Vial, délégué général de l’association Propellet.

Disponibilité et prix des granulés : où en est-on ?

L’association Propellet se veut confiante concernant les délais de livraison des équipements, le prix et la disponibilité du granulé. Elle mise sur « un retour à la normale » dès ce mois de février 2023.

 

Si l’on observe de fortes disparités de prix sur le territoire, « nous sommes repassés sous les 8€ le sac », avance Eric Vial. « En atterrissage, on va se retrouver à 400€ », soit environ 6 € le sac.

 

Est-ce que l’on reviendra un jour à des prix compris entre 4€ et 4€50 le sac ? « C’est peu probable », nous répond Eric Vial. « Le coût de production évolue, la matière première est cher, les coûts de gestion des entreprises sont remontés ». A cela, il faut ajouter les frais de transport (carburant) et les frais d’emballage. Quoi qu’il en soit, « nous allons revenir à des prix très acceptables et compétitifs », poursuit-il.

 

Entre décembre 2021 et octobre 2022, le coût de production du granulé a doublé 

 

Bien sûr, un travail de réassurance auprès des clients particuliers va devoir être mené, notamment par les installateurs. « La montée des prix a engendré une certaine panique. 50% des ménages ont acheté plus tôt leur granulé cette année, générant une sensation de pénurie » (source : enquête Viavoice février 2023).

 

La filière du granulé travaille d’ailleurs à la mise en place d’actions pour connaître le niveau de stock du marché, notamment chez le particulier.

 

Lire aussi : 78% des Français satisfaits de leur chauffage au granulé

Une filière soutenue qui va encore grandir

L’association Propellet annonce de belles perspectives pour la filière granulés de bois.

 

On compte actuellement 70 usines « bien » réparties sur le territoire national. Trois autres ont vu le jour en 2022, augmentant de 270 000 tonnes, la capacité de production française. Trois nouveaux sites ouvriront leurs portes en 2023, pour une capacité de production supplémentaire de 270 000 tonnes de granulés. L’association table ainsi sur un million de tonnes de capacité de production de plus entre 2021 et 2024 et un doublement de la production entre 2021 et 2028.

 

Le potentiel de développement du marché des appareils au granulé, aux côtés d’autres solutions fonctionnant aux énergies renouvelables, semble également « énorme », selon l’association :

 

  • 5,3 millions de foyers sont chauffés à l’électricité
  • Plus de 3 millions de chaudières fioul sont encore à remplacer

 

Lire aussi : Le bois énergie pour soulager le réseau électrique français ? 

 

Aymeric de Galembert, co-président de la commission chauffage au bois domestique au Syndicat des énergies renouvelables (SER), souligne par ailleurs que la filière est « soutenue assez activement par les pouvoirs publics ».

 

Il cite notamment la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) dont les scénarios fixent un objectif situé entre 10,2 millions et 11,3 millions de foyers équipés d’un appareil de chauffage au bois (bûches ou granulés) à horizon 2028, « avec une stabilité de l’énergie consommée autour de 80 TWh du fait de l’amélioration de la performance énergétique des appareils et de l’isolation des logements ».

 

La réglementation environnementale 2020 (RE2020) encourage également une utilisation accrue de matériaux biosourcés comme le bois et élimine les énergies à fort impact carbone.

 

La filière du granulé semble avoir « un bel avenir ». C’est une énergie « local et stockable, économique, écologique, qui contribue à notre indépendance énergétique et à la réduction des gaz à effet de serre neufs pour le climat », conclut l’association Propellet.

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