Budget 2026 : le moment de vérité attendra pour la rénovation
A l’occasion d’une conférence de presse attendue de longue date par l’ensemble des filières économiques françaises, le Premier ministre François Bayrou a présenté hier les grandes lignes du futur projet de loi de finances 2026. Premier décryptage.
Dépenses de l’Etat : pas plus, pas moins l’an prochain
Le plan présenté hier par le Premier ministre prévoit un total de 43,8 milliards d’euros d’économies dès l’an prochain. Pour y parvenir, « les dépenses de l'Etat seront gelées en 2026 au niveau de 2025, hors défense et charge de la dette » a prévenu François Bayrou. Le tiré à part – document budgétaire fixant les enveloppes consacrées à chaque mission – dévoilé ce matin donne plus de détails sur la ventilation des crédits. Ainsi la mission Cohésion des Territoires, qui depuis l’an dernier concentre l’ensemble des crédits affectés à MaPrimeRénov’ à travers le programme 135, voit son plafond de dépenses réduit d’environ 900 millions d’euros pour 2026, à hauteur de 23,2 milliards d’euros. Ce document ne dévoile pas cependant l’évolution propre au programme 135, maintenant le suspens autour du budget de MaPrimeRénov’ l’an prochain (2,1 milliards d'euros de crédits publics en 2025).
Après la première réunion de concertation organisée courant juin, le ministère du Logement avait annoncé qu’une nouvelle réunion serait organisée « mi-juillet ». La ministre chargée du Logement y dévoilera-t-elle le budget retenu pour MaPrimeRénov’ en 2026 ? Lors de la conférence de presse d’hier, seule la ministre chargée du Budget, Amélie de Montchalin, a mentionné la rénovation en indiquant que l’Etat continuerait à investir dans la rénovation des bâtiments. Mais dans quelle mesure ?
Les opérateurs de l’Etat au menu des économies
Dans son exposé, le Premier ministre a indiqué hier que les opérateurs de l’Etat participeront à l’effort à hauteur de 5,2 milliards d’euros d’économies, au travers de « réinternalisations ou fusions », sans ne préciser lesquels. François Bayrou a néanmoins salué les récents travaux de la commission d’enquête sénatoriale sur les agences de l’Etat, dont les conclusions rendues début juillet formule plusieurs pistes. Le rapport y recommande notamment de confier à l’agence de services et paiement (ASP), déjà en charge de délivrer le chèque énergie, la délivrance des aides MaPrimeRénov’. En contrepartie, une partie des effectifs de l’ANAH serait transférée à l’ASP.
La lutte contre les fraudes aux aides, « comme MaPrimeRénov’ », sera également mise à contribution l’an prochain a annoncé le Premier ministre. Toutes aides confondues, le Gouvernement prévoit de réaliser ainsi 2,3 milliards d’euros d’économies. Grâce à la promulgation de la loi Cazenave, le Gouvernement a d’ores et déjà annoncé qu’un décret pour mieux lutter contre la fraude aux aides à la rénovation serait publié dès septembre 2025.