Que retenir du bilan énergétique de la France

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Le Service de  la donnée et des études statistiques du Ministère de la Transition écologique et Solidaire a récemment publié, comme chaque année depuis 1982, le bilan énergétique de la France pour 2018.

Ce document rétrospectif donne une vision d’ensemble de la consommation et de l’utilisation de l’énergie en France, et fournit des éléments précieux sur l’efficacité énergétique et la dépendance de la France vis-à-vis des autres pays en matière d’approvisionnement. A la lecture de ce document, on s’aperçoit que le bilan énergétique de la France pour 2018 est encourageant : stabilité des consommations, baisse des émissions de Co2… Décryptage !

 

Une consommation d'énergie stable mais des prix qui augmentent

Sur le secteur résidentiel, corrigé des variations climatiques, la consommation d’énergie résidentielle diminue de 0.7%. Par rapport à 2012, année de référence des objectifs nationaux de réduction de la consommation d’énergie, celle du secteur résidentiel diminue de 3.5% à climat constant.

 

En s’intéressant à l’électricité, La consommation finale a diminué en 2018 de 0.5% à 440 TWh, pour une dépense de 51.7 milliards d’euros. Au global, la consommation finale d’électricité reste stable depuis 2012. A la lecture du bilan prévisionnel de RTE, cette tendance semble se confirmer sur l’année 2019. Les effets de l’ensemble des politiques publiques de maîtrise de la consommation compensent ceux liés à la croissance du PIB et des nouveaux usages de l’électricité.

 

Si la consommation finale a tendance à diminuer d’année en année, le poids des dépenses lui ne cessent augmenter. En l’espace, 4 ans, la facture totale des ménages français a augmenté de 12% (27,1 Mds€ en 2018) pour une quantité totale d’électricité qui reste sensiblement identique.

 

Mais cela ne concerne pas uniquement l’électricité, en regardant la facture toute énergie confondues, les ménages Français paient en moyenne l’énergie 10% plus cher en 2018 qu’en 2017. La hausse est particulièrement élevée pour les énergies fossiles. Pour les ménages, la dépense courante d’énergie dans le logement représente 1552€ en 2018, ce qui est cohérent avec notre étude sur la facture d’énergie 2019 qui atteignait en moyenne 1696€ par logement.

Une baisse tendancielle des émissions de Co2 

Il est plus que nécessaire d’alerter sur la recrudescence des cas de pratiques commerciales frauduleuses (ventes forcées, usurpation d’identité et non-respect du délais de rétractation de 14 jours avant de réaliser les travaux alors que celui-ci est pourtant quasiment toujours applicable dans les ventes à domicile, etc.)Les émissions réelles de Co2 liées à la combustion d’énergie ont baissé de 4.3% en 2018.

 

A climat constant, la diminution dans le secteur résidentiel est un peu moins prononcées (-2.3%). Cette diminution s’explique par la baisse continue de la part du charbon et du pétrole au profit du gaz, qui devient la première source d’émissions en 2018. Bonne nouvelle, le bouquet énergétique du secteur résidentiel tend à se décarbonner, la part de l’électricité et des énergies renouvelables progressent de +6 points au total entre 2012 et 2018. A noter que la consommation dans le secteur résidentiel concerne prioritairement les consommations de chauffage (66%).

 

Cette tendance devrait continuer à s’accélérer en 2019 ! La semaine dernière, Uniclima présentait son bilan annuel qui indiquait que le marché des chaudières classiques au gaz et au fioul s’était effondré de plus de 28% sur la seule année 2019. La chute des chaudières s’est accompagné d’un envol brutal des pompes à chaleur avec par exemple, plus de 176 000 PAC Air/eau installées l’an dernier.

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