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Les chaudières au gaz vivent-elles leurs derniers instants ?

Par Octavien Thiebaud

Publié le 06/06/2023 à 14h11, mis à jour le 18/02/2024 à 12h37

Afin de diminuer les émissions de gaz à effet de serre et réduire la part de logements chauffés au gaz à objectif 2050, le gouvernement envisage l’interdiction de chaudières à gaz neuves en 2026 ainsi qu’une suppression des aides financières pour l’installation de systèmes de chauffage alimenté grâce aux énergies fossiles. Une mesure qui forcerait les Français à se tourner vers la rénovation énergétique pour installer des dispositifs de chauffage plus vertueux pour le climat. 

Chaudière gaz Effy

Les systèmes de chauffage au fioul et au gaz produisent deux tiers des émissions de gaz à effet de serre du secteur du bâtiment. ©Maxime Huriez

deux personnes qui regardent un ordinateur

⚠️ Depuis le 1er janvier 2024, il n'y a plus d'aides pour l'installation d'une chaudière gaz (Prime CEE, MaPrimeRénov’).

Vous pouvez installer une pompe à chaleur pour obtenir jusqu'à 11 000€ d'aides, ou être mis en relation avec nos artisans locaux si vous souhaitez tout de même installer une chaudière gaz ! 

deux personnes qui regardent un ordinateur

Elisabeth Borne a présenté, lundi 22 mai, son plan d’action pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Parmi les mesures envisagées par la Première ministre, on retrouve l’interdiction d’installer de nouvelles chaudières à gaz. Pour ce qui est de la date de cette interdiction, la cheffe du gouvernement envisage une entrée en vigueur en 2026.

Et pour inciter les particuliers à se tourner vers des systèmes de chauffage plus vertueux, le dossier de concertation sur la stratégie de décarbonation des systèmes de chauffage propose « la fin de toute subvention à l’installation de chaudière utilisant des énergies fossiles à partir de 2024 ou 2025 » avec pour ambition l’interdiction complète des chaudières fossiles autonomes sur le marché en 2029. Cela signifierait un arrêt des aides financières fournies par MaPrimeRénov’ Sérénité et les certificats d’économie d’énergie (CEE).

À date, il est envisagé une interdiction d'installer de nouvelles chaudières au gaz, sur le même principe que ce qui existe actuellement pour le fioul.
 

 

Pourquoi le gouvernement veut s’attaquer aux chaudières au gaz ?

Le but, fixé par la Stratégie nationale Bas Carbone de la France : faire passer la part de logements chauffés au gaz de 50% à 15% en 2050. En effet, dans le secteur du bâtiment, les logements représentent la part la plus importante des émissions de gaz à effet de serre avec 48 millions de tonnes de CO2 rejetées par an et les systèmes de chauffage au fioul et au gaz produisent deux tiers des émissions du secteur (un tiers pour le fioul et deux tiers pour le gaz).

Cette mesure permettrait d’économiser 8 tonnes de CO2 chaque année, selon les projections du gouvernement. 
 

 

Le compte à rebours a déjà commencé ?

Cette possible interdiction ne serait en fait que la continuité d’un projet commencé depuis plusieurs années puisque depuis le 1er janvier 2022, il est interdit d’installer une chaudière à gaz dans le neuf, dans les maisons individuelles (RE2020). 

Une telle décision sonnerait donc le glas des systèmes de chauffage fonctionnant aux énergies fossiles. Car même si les Français sont autorisés à conserver leur chaudière au gaz ou au fioul, ils ne pourront pas la remplacer, entrainant, sur la durée, une disparition de ces systèmes de chauffage. Pour rappel l’installation de nouvelles chaudières au fioul a également été annoncée le 1er janvier 2022 et est entrée en vigueur en juillet de la même année. 
 

 

Quel calendrier est envisagé par le gouvernement ?

Bien qu’il ne présente pas de calendrier précis concernant l’arrêt des chaudières au gaz, le dossier de concertation sur la stratégie de décarbonation des systèmes de chauffage en France affiche les grandes mesures envisagées par le gouvernement. 

Ainsi, la réduction à 30 MtCO2 des émissions du secteur d’ici 2030 serait atteinte en remplaçant 75% des chaudières au fioul. Cela représente 2% du parc tertiaire et 300 000 foyers remplaçant chaque année leur chaudière au fioul d’ici 2030. Mais s’attaquer au fioul ne serait pas suffisant. Pour atteindre cet objectif, le gouvernement souhaite remplacer 40% des chaudières gaz dans les maisons individuelles d'ici 2030.
 

 

Quelles alternatives à la chaudière au gaz ? 

Si une interdiction des chaudières au gaz venait à être prononcée, les Français n’auraient d’autre choix que de se tourner vers des dispositifs de chauffage plus verts. Parmi eux, on peut citer le chauffage au bois. Ce type de chauffage se décline sous plusieurs formes :
 

  • la chaudière biomasse, qui peut fonctionner au bois ou aux granulés ;
  • le poêle à bûches ;
  • le poêle à granulés.


Autre alternative à la chaudière au gaz : la pompe à chaleur air/eau. Celle-ci peut être raccordée à des radiateurs à eau haute température. Mais elle fonctionne aussi avec des émetteurs de chaleur basse température comme les planchers chauffants et les radiateurs basse température.

Enfin, les panneaux solaires thermiques ou hybrides peuvent également être un bon remplaçant au chauffage au gaz. Les panneaux captent la chaleur du soleil pour chauffer l’eau chaude sanitaire, mais également l’eau du système de chauffage. 

Ces trois systèmes de chauffage verts permettent à la fois de diminuer les émissions de gaz à effet de serre, mais également de faire des économies sur la facture de chauffage. Par exemple, l’installation d’un poêle à granulés réduira la facture de chauffage de moitié, soit 900 euros par année en moyenne. Pour ce qui est de la pompe à chaleur air-eau, c’est jusqu’à 60% d’économies, soit 1 300 euros par an en moyenne. 
 

 

Des aides pour changer sa chaudière au gaz en 2023 ? 

Le dispositif MaPrimeRénov’ est à la disposition des propriétaires souhaitant changer leur système de chauffage au gaz. En effet, ces derniers peuvent bénéficier d’une aide financière allant jusqu’à 10 000 euros pour l’acquisition :
 

  • d’équipements de chauffage ou de fourniture d’ECS fonctionnant au bois ou autres biomasses, comme la chaudière à granulés ;
  • d’équipements de chauffage ou de fourniture d’eau chaude sanitaire fonctionnant à l’énergie solaire thermique ou avec des capteurs solaires hybrides thermiques et électriques à circulation liquide (chauffage solaire…) ;
  • de pompes à chaleur air/eau, eau/eau, sol/sol, sol/eau.


Les propriétaires peuvent également obtenir la Prime Effy lorsqu’ils souhaitent changer leur chaudière au gaz. Celle-ci évolue, selon les revenus du foyer, de 4 000 à 5 000 euros pour la pose d’une pompe à chaleur air/eau ou l’installation d’une chaudière à granulés ou à bûches. 

Octavien Thiebaud

Journaliste web

Journaliste, je décrypte pour vous tous les sujets de la rénovation énergétique et vous tiens informé des dernières actualités du secteur.

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