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Présidentielle : que proposent les candidats pour l’indépendance énergétique de la France ?

Par Amandine Martinet

Publié le 15/03/2022 à 16h31

Dans un contexte de guerre en Ukraine, la question du manque d’autonomie de la France en matière d’énergie est plus que jamais pointée du doigt. Quelles sont les solutions avancées par les candidats à la présidentielle pour ne plus avoir besoin du gaz russe et limiter la hausse des prix actuelle ?

drapeau france 700

Comment assurer l'indépendance énergétique de la France ? © Atypeek Dgn in Pexels

Lundi 14 mars a été diffusée l'émission "La France face à la guerre" sur TF1, où 8 des 12 candidats à la présidentielle ont tour à tour donné leur avis et leurs solutions pour traverser la crise énergétique engendrée par la guerre en Ukraine. Voici ce que nous en avons retenu. 

  • Marine Le Pen

 

La candidate du RN affirme que le nucléaire est le meilleur moyen d’avoir une énergie décarbonée et à bas coûts, et de ne pas dépendre du gaz russe. Elle veut donc faire un grand plan de relance du nucléaire et prolonger la durée de vie des centrales existantes de 20 ans, tout en investissant dans l’électricité et l’hydrogène. Au contraire, elle se positionne contre les éoliennes, et souhaite geler tous les chantiers de construction actuels.

 

Elle est également favorable à une taxe exceptionnelle sur les grands groupes pétroliers qui font du profit pendant la guerre : “lutter contre les profiteurs de guerre”.

 

Elle propose enfin d’aller plus loin en demandant à l’ensemble des pays producteurs de gaz et de pétrole de proposer, en solidarité avec l’Ukraine, un prix pour le gaz et pour l'essence qui serait calculé sur la moyenne des dernières années. Selon elle, ce serait le meilleur moyen de lutter contre la dépendance au gaz russe. 

 

👉 Lire aussi : quel est le programme énergie et logement des candidats à la présidentielle ?

  • Emmanuel Macron

 

L’actuel président de la République défend sa stratégie énergétique actuelle, qui repose sur “trois piliers simples” :

 

  • Continuer de réduire notre consommation d’énergie : pour ça, on change de pratiques et on rénove son logement (rappel de la rénovation de 680 000 logements l’an passé). Il précise cependant qu'il faut “accompagner les ménages pour faire ces changements”.
  • Le nucléaire, qui est la manière la plus sûre et décarbonée de produire de l’électricité qui n’est pas intermittente
  • Les énergies renouvelables, qu’il faut développer encore davantage.
  • Anne Hidalgo

 

Sur la dépendance énergétique, Anne Hidalgo déplore le bilan d’Emmanuel Macron : “il a tourné le dos à cet engagement que nous devions prendre pour aller vers les énergies renouvelables”. Elle rappelle aussi que les renouvelables ne représentent que 19% du mix énergétique français à l’heure actuelle : “nous sommes à la traîne de tous les pays européens”.

 

Ainsi, la candidate socialiste est favorable à la sortie du nucléaire et au 100% d’énergies renouvelables. Elle admet cependant qu’on ne peut pas en sortir immédiatement, mais progressivement.

 

Anne Hidalgo affirme enfin qu’il faut rétablir l’impôt sur la fortune et taxer là où il y a des profits (elle est favorable à “l’impôt de guerre” sur les grands groupes énergétiques). Ces taxes seraient entièrement allouées à des accompagnements financiers pour investir dans des véhicules électriques ou encore rénover énergétiquement les logements.

  • Valérie Pécresse

 

Pour l’indépendance énergétique de la France, Valérie Pécresse est partisane du renforcement du nucléaire. Pour elle, il faut “repenser complètement notre politique énergétique” et atteindre le 0 carbone d’ici 2050. Et pour y arriver, il y a la question du mix énergétique : pour elle, 50% nucléaire et 50% renouvelables. “Sans le nucléaire, on n’y arrivera pas”.

  • Eric Zemmour

 

Le candidat ne s’est pas appesanti et n’a pas été directement interrogé sur des questions liées à l’indépendance énergétique de la France à la suite de la guerre en Ukraine. On sait cependant que le candidat est pro-nucléaire : il a pour ambition d’ouvrir 14 réacteurs EPR en France d'ici 2050 et d’allonger la durée de vie des centrales à 60 ans.

  • Jean-Luc Mélenchon

 

Le candidat de La France insoumise se positionne contre le nucléaire, énergie qu’il juge dangereuse sur le plan militaire (référence aux attaques sur les centrales par les russes en Ukraine). Sur le long terme, il affirme vouloir lutter contre les passoires thermiques et encourager les voitures électriques, “mais ça, ça prend du temps”. Dans l’immédiat, la priorité du candidat est d’aider les ménages à lutter contre la hausse des prix en les bloquant “à la baisse”.

 

Sur l’indépendance énergétique de la France, Jean-Luc Mélenchon affirme qu’il faut en finir avec les modes d’approvisionnement actuels en énergie : il veut ainsi remplacer le pétrole, le gaz et le nucléaire par des énergies renouvelables telles que l’hydrogène : “c’est pas si dur” a-t-il affirmé sur le plateau.

  • Yannick Jadot

 

“Pendant 5 ans, ils ont favorisé la dépendance aux énergies fossiles qui détruit le climat et qui finance les atrocités de Poutine en Ukraine : nous en sortirons. Pendant 5 ans, ils n’ont rien fait pour isoler nos logements et réduire nos factures : nous le ferons.” Voici une partie de la tirade d’entrée du candidat écologiste.

 

Yannick Jadot affirme que chaque jour, la France verse 700 millions de dollars à Poutine pour financer sa guerre, via notre dépendance énergétique. La solution, pour lui, c’est de baisser notre consommation de gaz de 10 à 15%. Et pour cela, réunir tous les acteurs du bâtiment et “mettre le paquet” sur la rénovation énergétique des logements les plus consommateurs en gaz : isolation thermique, installation de systèmes photovoltaïques...

 

Le scénario de Jadot, c’est donc : miser sur l’amélioration énergétique du parc immobilier français et développer les énergies renouvelables pour sortir progressivement du nucléaire. Il veut à terme arriver au 100% renouvelable et construire entre autres 3000 éoliennes d’ici 2027.

  • Fabien Roussel

 

Son avis sur la dépendance de la France à la Russie : “nous ne pouvons pas nous passer du gaz russe” car cela coûterait trop cher au portefeuille des Français aujourd’hui.

 

Fabien Roussel assume sa position pro-nucléaire, peu commune à gauche. Pour lui, cette ressource énergétique est indispensable pour pouvoir un jour se passer des énergies fossiles. Cependant, il veut aussi encourager les ressources renouvelables que sont le solaire et l’hydraulique, par exemple.

Amandine Martinet

Journaliste web pour Effy

Journaliste diplômée de l’Institut Français de Presse, je suis passionnée par les questions liées à la transition énergétique et à l’habitat. Ma mission ? Écrire pour vous aider à être bien chez vous au quotidien !

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