Rapport de l’Observatoire National de la Rénovation Energétique : Quelle dynamique entre 2016 et 2019 ?

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L’Observatoire National de la Rénovation Energétique (ONRE) est enfin lancé et sa première publication est parue ! Crée en septembre 2019, l’observatoire a pour mission d’améliorer la connaissance de la dynamique de rénovation de l’ensemble des bâtiments résidentiels et tertiaires, et constitue donc une source d’information importante sur un secteur qui en manque.

Quels sont les principaux enseignements de cette publication tant attendue de 118 pages sur les travaux et les aides à la rénovation énergétique entre 2016 et 2019 ?

Dynamique de la rénovation énergétique et des économies d’énergie

2,1 millions, c’est le nombre de logements rénovés avec une des 3 principales aides (CITE, CEE, Habiter Mieux Sérénité). Ces rénovations aidées concernent principalement les maisons individuelles occupées par leurs propriétaires (65%). Autre signe de cette dynamique, l’ensemble des gestes de rénovation énergétique ont augmenté sur cette période hors parois vitrées et ouvertures (fenêtres, volets, portes).

Aux côtés de l’augmentation quantitative, l’augmentation qualitative est également au rendez-vous avec la réduction de la consommation. L’estimation des économies d’énergie associées aux rénovations énergétiques aidées entre 2016 2019 augmente au global de 50% ce qui aurait permis une baisse de la consommation de 1,6%. Ce niveau serait compatible avec les objectifs de la PPE en 2023. Cependant les économies d’énergie devront augmenter après cette date car les objectifs seront.

Les gains énergétiques par rénovation

Les travaux  de rénovation portant sur le chauffage et l'eau chaude sanitaire constituent les plus importantes économies. Bien qu’hétérogènes en fonction du matériel, ils représentent 60% des économies d’énergies devant l’isolation avec 36%. Toutefois, le rapport de l’ONRE estime que les rénovations ne génèrent pas toujours des gains de performance énergétique. Sur 3,1 millions de maisons individuelles dont la rénovation serait potentiellement énergétique, 2,3 millions auraient conduit à une réduction de la consommation estimée d’énergie finale, soit quasiment 75% d’entre elles.

A qui bénéficient les rénovations énergétiques ?

Les logements les plus grands, les logements occupés par les ménages aisés et les logements ayant fait l’objet d’un emménagement récent sont ceux qui sont le plus rénovés. Ce constat rappelle d’abord que la mutation du logement est une étape clef pour sa rénovation énergétique. Cela confirme également que le système d’aide ne permettait pas de prioriser assez les rénovations des logements occupés par les ménages modestes.

A l’aune de ces premiers enseignements, le rapport rappelle que d’importants gisements d’économies d’énergie existent dans le parc locatif privé, les logements occupés par les ménages modestes et l’habitat collectif. Il sera intéressant d’analyser les évolutions de ces chiffres et constats suite à la mise en place de MaPrimeRénov et des modifications du dispositif des CEE. En effet, elles sont censées renforcer le soutien aux rénovations des ménages modestes pour que la transition du logement soit écologique mais également solidaire.

Dispositif CEE : plus de rénovations, plus d’économies d’énergie et un soutien accru aux plus modestes

Ceux qui en doutent encore devraient enfin être convaincus : les CEE demeurent le premier outil de financement de la rénovation énergétique. Ils ne cessent de prendre une part de plus en plus prépondérante dans la réussite de cette politique publique. Ainsi, les rénovations aidées par le dispositif ont été multipliées par deux pour atteindre 1,4 millions de logements.

A contrario du CITE, les CEE bénéficient davantage à tous les publics. La montée en puissance du dispositif CEE profite davantage aux ménages précaires. En effet, 36% des ménages ayant réalisé une rénovation aidée par les CEE font partie des 4 premiers déciles, contre 32% en 2016. Cependant ces ménages réalisent moins de gestes que le reste de la population. Les évolutions du dispositif CEE et plus particulièrement la création du « coup de pouce rénovation globale » doivent inciter les ménages modestes à un recours accru aux bouquets de travaux.

Les économies d’énergie estimées pour les rénovations aidées par les CEE ont été multipliées par 2 en passant de 2,2TWh/an à 4,4TWh/an.

Après une certaine attente, la mise en œuvre opérationnelle de l’Observatoire National de la Rénovation Energétique est une bonne nouvelle. Bien que ce rapport ne concerne pas la temporalité de l’entrée en vigueur de MaPrimeRénov et des récentes évolutions relatives aux CEE, il met en exergue que 75% des maisons individuelles rénovées génèrent des économies d’énergie. Pour les rénovations aidées, le chauffage et l'ECS représentent 60% des économies d'énergie, l’isolation 36%

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