2e année de baisse consécutive pour la consommation d'électricité en France

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La consommation d’électricité en France a continué à baisser en 2023 ! C’est l’information principale révélée dans le bilan 2023 de RTE, le gestionnaire du réseau d’électricité français. Effy fait le point sur les chiffres.

3,2% de baisse pour la consommation d’électricité en 2023

La baisse de la consommation d’électricité entre 2022 et 2023 a été l’une des plus fortes jamais constatée, selon RTE. 

 

Avec un recul de 3,2% (soit un passage de 460,2 TWh à 445,4 TWh), cette évolution est plus conséquente que celle enregistrée à la suite de la crise économique de 2008.

 

Par rapport à la moyenne des valeurs moyennes historiques d’avant-Covid (2014-2019), la baisse est même estimée à 6,9% !

 

La consommation d’électricité en 2023 se situe ainsi largement en dessous des niveaux de 2020, première année de la crise sanitaire. Les niveaux de consommation sont plutôt similaires à ceux des années 2000.

 

Evolution de la consommation d'électricité en France

Une baisse alimentée par le contexte économique et social

La tendance était déjà à la baisse en 2022 (avec -1,1%) et s’est prolongée en 2023, concernant tous les secteurs : résidentiel, industriel, tertiaire.

 

Au-delà d’une simple démarche de sobriété énergétique volontaire, cette évolution à la baisse découle aussi d’une réaction de la population et des entreprises, confrontés à une importante hausse des prix de l’énergie.

 

Dans le détail, plusieurs éléments peuvent expliquer cette baisse en 2023 : 

  • Le comportement des grands consommateurs industriels (qui représentent 27 % de la baisse structurelle de consommation). Les entreprises sont en effet plus exposées aux variations des prix de l’énergie que les particuliers qui ont, quant à eux, droit de souscrire à un tarif réglementé de vente.
  • Les températures élevées (2e année la plus chaude jamais enregistrée en France), qui ont tiré la consommation vers le bas
  • On peut également prendre en compte une dynamique plus large d’évolution des modes de consommation vers la sobriété.


L’importante mobilisation en faveur des économies d’énergie, poussée par le gouvernement, a donc porté ses fruits, tout en étant accélérée par la conjoncture macroéconomique dégradée et l’inflation persistante.

 

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11% de hausse pour la production d’électricité

En parallèle de ce recul de la consommation, la production a enregistré quant à elle une hausse de 11% (avec une production à 494,3 TWh), éloignant ainsi le spectre des pénuries d’électricité.

 

Cette hausse est notamment alimentée par : 

  • Le nucléaire dont la production est en hausse de 14,84% à 320,4 TWh
  • La production hydraulique, en hausse de 18,55% à 58,8 TWh
  • L’éolien, en hausse de 31,35% à 50,7 TWh
  • Le solaire photovoltaïque, en hausse de 16,22% à 21,5 TWh

 

Les productions records du solaire et de l’éolien, couplées à la relance du nucléaire après sa mauvaise année 2022, expliquent cette hausse pour 2023. Il faut toutefois rappeler que 2022 se caractérisait par un minimum historique de production depuis 1992 (à 445,5 TWh).

Retour vers un contexte de production apaisé

2023 a également vu la France récupérer sa place de première exportatrice nette d’électricité en Europe

 

Une réussite significative après une année 2022 marquée par les crises énergétiques et les inquiétudes : 

  • Menaces sur l’approvisionnement en gaz dues à la guerre russo-ukrainienne
  • Crise de la production nucléaire française (à son minimum depuis 1988)
  • Crise de la production hydraulique (à son minimum depuis 1976)

 

La résilience du système électrique français, la baisse de la consommation et les échanges avec les pays voisins avaient toutefois permis de ne pas subir de rupture d’approvisionnement.

 

Reste que les prix de l’électricité se maintiennent à un niveau élevé pour les consommateurs en 2024. La consommation sera-t-elle dès lors à nouveau en baisse pour cette année ? Réponse l’an prochain.
 

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