Chauffage au gaz, un avenir en pointillé ?

Fin du bouclier tarifaire, baisse de la consommation, interdiction des nouvelles chaudières en Allemagne... l'avenir du chauffage au gaz s'écrit-il en pointillé ? 

Une consommation qui baisse, des prix aussi

Le Ministre de l’Économie et des Finances, invité de LCI ce vendredi 21 avril 2023, a confirmé la fin du bouclier tarifaire sur le gaz, sans donner de date précise. "Le bouclier tarifaire sur le gaz va s’arrêter, il n’y a pas de raison que cela continue car les prix sont revenus à la normale", a expliqué le patron de Bercy. En effet, d'après la Commission de régulation de l'énergie (CRE) qui publie, chaque mois, les barèmes applicables pour les tarifs réglementés de vente de gaz naturel d'Engie, les prix du gaz en France sont pratiquement revenus à leur niveau d'octobre 2021. Mais concrètement qu'est ce que cela signifie ? Dès cette année, l'Etat ne limitera plus la hausse des prix du gaz. Si, le Ministre de l'économie et des finances n'a pas donné la date de fin du dispositif, il y a lieu de penser que celui-ci prendra fin au 30 juin prochain, date initialement fixée dans la loi de finances 2023. Hasard du calendrier, le lendemain le tarif réglementé du gaz sera également supprimé. 

 

 

Comment expliquer cette baisse de prix ? En effet, les prix du gaz sur les marchés mondiaux ont retrouvé leur niveau d'avant guerre en Ukraine cela s'explique essentiellement à cause de la baisse de la consommation. En 9 mois, la consommation de gaz naturel de l'UE a chuté de 17,7% au sein de l'UE. Sous l'impulsion du plan REPowerEU visant à mettre fin à la dépendance de l'UE vis-à-vis des combustibles fossiles russe, les Etats membres ont fortement diminué leur consommation sur les derniers mois. La France n'échappe pas à cette dynamique avec une consommation de gaz naturel en baisse de près de 17% par rapport à 2018. Toutefois, la prudence doit rester de mise, la baisse de prix ne pourra être répercutée sur la facture des clients que si elle se confirme dans la durée... 

Vers une interdiction progressive du chauffage au gaz ?

De l'autre côté de la frontière, en Allemagne, la réglementation va clairement se renforcer et pousser les gens à ne plus utiliser d'énergies fossiles pour se chauffer. En effet, le Gouvernement fédéral à acter cette semaine qu'à partir de 2024, chaque système de chauffage nouvellement installé devra utiliser au moins 65% d'énergies renouvelables, chiffre qui passera à 100% en 2045. 

 

En France, le débat sur la fin des chaudières au gaz a suscité un certain émoi ces derniers jours. N'oublions pas qu'actuellement près de 41% des logements sont toujours chauffés au gaz naturel. Mais après de multiples inquiétudes soulevées par les professionnels, le Ministre du Logement Olivier Klein a précisé le 12 avril dernier que le gouvernement n'avait "pas à ce jour d'objectifs" d'interdire les chaudières à gaz dans les logements. Mais qu'en sera t-il dans les prochaines années ? En effet, dans les prochains mois, le Gouvernement devra présenter sa nouvelle stratégie énergie-climat. 

 

Dans Libération, le Secrétariat à la planification écologique a confirmé cette semaine que le Gouvernement allait ainsi s'engager à réduire, d'ici 2030, les émissions nationales de 50% par rapport à 1990 (contre 40% actuellement). Pour faire face à ce défi, un plan d'action sera mis en œuvre qui touchera l'ensemble des secteurs émetteurs dont le secteur résidentiel. Pour réduire de plus d'un tiers les émissions de gaz à effet de serre dans le secteur du logement, le Gouvernement prévoit explicitement le remplacement des chaudières fioul et gaz dans le résidentiel. Une réglementation sur l'interdiction des chaudières gaz dans l'ancien verra t-elle le jour ? Si la réponse n'est pas connue aujourd'hui, la question mérite d'être posée. 
 

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