Rénovation énergétique, quel impact sur la santé des ménages ?

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Si l’on associe généralement la rénovation énergétique aux économies d’énergie et à la lutte contre le changement climatique, rénover le parc de logements répond également à un enjeu de santé publique. Le mal-logement peut lourdement affecter la santé mentale et physique des occupants, et plus particulièrement des populations fragiles, à savoir les personnes âgées et les enfants. Agir pour un habitat sain apparaît ainsi comme primordial.

Précarité et santé

Etre en meilleure santé grâce aux travaux de rénovation énergétique, c'est possible ? ©Maxime Huriez

Selon la Fondation Abbé Pierre, 20% des ménages français, soit plus de 12 millions de personnes, sont en situation de précarité énergétique.

 

Qu’est-ce que la précarité énergétique ?

 

C’est le fait de ne pas « disposer de la fourniture d’énergie nécessaire à la satisfaction de ses besoins élémentaires en raison de l’inadaptation de ses ressources ou de ses conditions d’habitat », explique l’Ademe.

 

Ces logements précaires sont bien souvent moins isolés et moins ventilés, entrainant l’apparition de moisissures. Autre constat, les occupants ont des difficultés à se chauffer en hiver et à rafraichir leur logement en été, d’où l’expression de « bouilloires thermiques ».

 

Quelques chiffres :

✔️ 20% des Français déclarent avoir eu froid au cours de l’hiver 2020-2021 pendant au moins 24h (1) 
✔️ L’intensification des vagues de chaleur inquiète 9 Français sur 10 (2) 
✔️ 30 % de la surmortalité hivernale serait due à l’inefficacité énergétique des logements, représentant plus de 10 000 décès par an (3)

 

Lors d’un forum professionnel organisé les 12 et 13 septembre 2023, Christophe Robert, délégué général de la Fondation Abbé Pierre, a souligné : « Nous sommes face à une augmentation très importante des coûts de l’énergie. Moins votre logement est isolé, plus ça coûte. On se retrouve aujourd’hui à devoir arbitrer des dépenses qui sont tout à fait incontournables : s’alimenter, se soigner, se chauffer… ».
 

On observe des coupures d’énergie ainsi que « des pratiques de privation » qui ne sont pas toujours mesurables et qui auront « des conséquences sur le long terme ».

 

Dans certains cas, ces conséquences socio-sanitaires, on les observe déjà : asthme, bronchites, arthrose, irritations oculaires, pathologies cardio-vasculaires, anxiété, dépression… Vivre dans un logement dégradé conduit à un processus de « perte d’estime de soi ». Christophe Robert évoque même « un isolement social ». 

Rénover pour une meilleure santé

Une étude du ministère de la transition écologique révèle que la rénovation énergétique de l’ensemble des passoires thermiques (logements très énergivores classés F ou G au titre du Diagnostic de performance énergétique – DPE) d’ici 2028 permettrait d’éviter des coûts de santé de près de 10 milliards d’euros par an.


Alors si vous entreprenez des travaux de rénovation énergétique (isolation, remplacement de votre système de chauffage, installation de nouvelles fenêtres, ventilation...), vous allez non seulement économiser de l’énergie, gagner en confort ou encore revaloriser votre bien, mais aussi agir en faveur de votre santé et celle de votre famille.

 

Bien sûr, ces travaux ont un coût. Christophe Robert de la Fondation Abbé Pierre insiste sur la nécessité de permettre au plus grand nombre d’accéder à cette rénovation énergétique. « Celui qui a des ressources ne va pas rester 10 ans dans une passoire thermique ». Les ménages modestes et très modestes se retrouvent, eux, très souvent « bloqués » dans leur logement.

 

L’idée serait ainsi d’avoir zéro reste à charge pour ce public en particulier. « C’est là on l’on va avoir l’efficacité sociale la plus importante ». « Il n’y aura pas de transition écologique sans transition juste », conclut-il.

 

(1) Source : Médiateur de l'énergie
(2) Enquête - Groupement Actibaie
(3) Etude - France Stratégie

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