Emmanuel Macron et la rénovation énergétique : bilan et perspectives
Dimanche 24 avril 2022, le président sortant Emmanuel Macron a été réélu par les Français pour un second mandat. L’occasion pour nous de dresser un bilan des cinq années écoulées en termes d’action pour la rénovation énergétique des logements, mais aussi d’évaluer les défis et les promesses faites en conséquence pour les cinq ans à venir.
Emmanuel Macron © Frederic Legrand - COMEO Shutterstock
L’élection présidentielle française de 2022 s’est achevée ce dimanche, signant la victoire du candidat de La République en marche avec 58,5% des voix (contre 41,6% pour Marine Le Pen, candidate du Rassemblement National). La campagne s’achève donc pour s’ouvrir sur un nouveau quinquennat d’Emmanuel Macron, teinté de défis sur des sujets forts que sont, entre autres, la lutte contre le réchauffement climatique. En ce sens, la rénovation énergétique des logements sur le territoire constitue un véritable enjeu non seulement pour décarboner le pays, mais aussi redonner du confort au quotidien et du pouvoir d’achat aux ménages, particulièrement ceux qui vivent dans des passoires thermiques.
Rénovation énergétique : ce qui a été fait pendant 5 ans
Sur la rénovation des logements en France, Emmanuel Macron l’a assumé lors de l’annonce de son programme à Aubervilliers en mars dernier : “le début du quinquennat n’a pas été marqué par des résultats”. Une date à retenir cependant, le 1er janvier 2020, puisqu’elle marque le lancement d’une nouvelle aide financière à destination des ménages : MaPrimeRénov’. Ce dispositif, distribué par l’Anah, a souvent été cité par le président de la République comme levier majeur de l’accélération de la rénovation énergétique en France.
Aussi, en 2021, pas moins de 650 000 primes MaPrimeRénov’ ont été versées, permettant de réaliser des travaux tels que l’installation d’un nouveau système de chauffage moins polluant ou encore l’isolation thermique de tout ou partie de l’habitation. Le dispositif a par ailleurs été renforcé depuis le 15 avril avec +1000€ de prime pour la pose d’un équipement chauffage vertueux tel qu’une pompe à chaleur (en réponse à la hausse des prix de l’énergie et à la volonté d’indépendance de la France face aux énergies fossiles russes).
La fin du premier mandat d’Emmanuel Macron a également été marquée par l’adoption de la loi Climat et résilience en juillet 2021 : ce texte comprend notamment des mesures d’interdiction de location progressive des logements les moins performants (G,F puis E), ou encore l’instauration d’un audit énergétique obligatoire en cas de vente de ce type de biens. On peut aussi citer la réforme du Diagnostic de Performance Énergétique, toujours en juillet dernier, ce dernier étant devenu opposable et avec des informations plus claires et précises pour le consommateur.
Enfin, la lutte contre les fraudes dans le secteur a été intensifiée ces dernières années, avec notamment l'interdiction du démarchage téléphonique abusif décidée en juin 2020.
Les perspectives du nouveau quinquennat
Fraîchement réélu, Emmanuel Macron a promis lors de son discours au Champ de mars que “son nouveau mandat ne [serait] pas dans la continuité de celui qui s’achève”. Cela peut-il signifier un nouvel élan pour la rénovation énergétique du parc immobilier français ?
Dans son programme en tant que candidat à l’élection présidentielle 2022, l’actuel président annonçait un objectif chiffré de 700 000 logements rénovés par an pendant cinq ans, avec un accent mis sur les rénovations globales et performantes.
Pour ce faire, Emmanuel Macron compte s’appuyer sur les dispositifs d’aides financières existants : le budget consacré à MaPrimeRénov’ sera de 2 milliards d’euros par an, et les Certificats d’économie d’énergie devraient être augmentés, notamment le Coup de pouce chauffage. Le fondateur du parti La République En Marche compte ainsi faire en sorte que certaines rénovations énergétiques puissent se faire “sans avance de frais” pour les ménages les plus modestes, sans pour autant préciser davantage par quelles modalités.
Autre piste de financement sur laquelle le nouveau président souhaite avancer, l’idée d’instaurer des “opérateurs de tiers-financement” privés qui réaliseraient les travaux de rénovation à leurs frais, et se rembourseraient ensuite en partageant avec les ménages les économies d’énergie réalisées, mesurées sur leurs factures. Enfin, pour encourager les Français à installer des équipements de chauffage vertueux chez eux, la prime MaPrimeRénov' allouée à l’installation de chaudières au gaz serait supprimée à partir du 1er janvier 2023.
Lors d’un discours à Marseille peu avant le second tour de l’élection présidentielle, Emmanuel Macron l’a assuré : “la politique que je mènerai dans les cinq ans à venir sera écologique ou ne sera pas.” Reste à voir comment cette promesse va se matérialiser, ou non, au cours de ce second mandat.
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