Le gouvernement veut accélérer les rénovations globales, les Français réticents

Afin de respecter les objectifs de décarbonation fixés par l’Union européenne, le gouvernement a à sa disposition plusieurs leviers. Parmi ceux-ci, la massification de la rénovation globale, encore trop boudée par les Français. De nombreuses mesures ont été proposées afin de rendre les bouquets de travaux plus attractifs et plus abordables aux différents foyers, quels que soient leurs revenus. 

Isolation sols Effy

Seuls 5% des Français ayant prévu des travaux de rénovation énergétique envisagent une rénovation globale. ©Effy

Les contours des prochaines mesures pour la rénovation énergétique se dessinent. La feuille de route de décarbonation du bâtiment, rendue publique la semaine dernière, présente les différents leviers à disposition du gouvernement et la rénovation globale est au centre des projets. 
Pour 2050, le but de l’exécutif est clair : « porter l’ensemble du parc résidentiel à un niveau Bâtiment Basse Consommation (ndlr : étiquettes A et B) d’ici à 2050 ». Mais avec 5,2 millions de passoires thermiques en France, le gouvernement est déjà en retard. D’après une enquête de BigMat, chez les propriétaires particuliers, les rénovations globales ne représentent aujourd’hui que 20% des travaux entrepris, la majorité des rénovations réalisées étant partielles.

Pour respecter les objectifs fixés par l’Union européenne, la Feuille de route de décarbonation du cycle de vie du bâtiment stipule qu’il faudrait multiplier par dix les rénovations performantes au niveau Bâtiment Basse Consommation (BBC) d’ici 2030. Cela représente 600 000 à un million de logements rénovés BBC par an. Voilà la raison pour laquelle il est important de miser sur des rénovations globales plutôt que des rénovations par geste. 
 

 

Les Français encore réticents aux rénovations globales

S’il est important pour le gouvernement de multiplier les rénovations globales, les Français ne semblent pas de cet avis. En effet, d’après l’étude de BigMat, 27% des Français prévoient des travaux de rénovation énergétique dans les deux ans à venir. Mais seuls 5% envisagent des bouquets de travaux ou une rénovation globale. Cela représente 2,6 millions de personnes. 

En cause : des difficultés de maîtrise des coûts, des aides financières jugées trop nombreuses et trop complexes, un manque de financement ou encore des difficultés à trouver in artisan. Ainsi, 61 % des Français jugent contre-productif l’idée d’imposer des rénovations globales et souhaiteraient privilégier les rénovations monogestes. 
 

 

Des solutions à l’horizon ? 

Mais pour inciter les Français à passer à la rénovation globale, de nombreux leviers sont possibles. Parmi les mesures proposées au gouvernement, on peut retrouver : 
 

  • la simplification des dispositifs d’aide et d’accompagnement, avec notamment la mise en place d’un dossier unique avec un seul service instructeur pour la collecte des financements auprès des différents organismes gestionnaires ; 
  • un rehaussement net des aides publiques à la rénovation globale dès 2024 ;
  • l’encadrement de la rénovation par étapes (avec trois travaux maximum) entre trois et cinq ans. Cette mesure propose de prioriser les travaux de performance énergétique et de ventilation tout en instaurant un prêt pour les étapes ultérieures ;
  • de rendre possible le cumul de toutes les aides attachées au logement (énergétique, adaptation au vieillissement...), et ce tant dans le parc privé que dans le parc social ;
  • la création d’un bonus MaPrimeRénov’ lors de la période d’achat/vente pour faciliter le passage à l’acte de rénovation, et lors de la réalisation de la dernière étape d’un parcours pour encourager la finalisation des travaux.

Autant de mesures qui pourraient permettre de renforcer l'engouement autour de la rénovation globale.
 

 

Quelles aides pour une rénovation globale ? 

Depuis le 1er janvier 2023, il est possible de cumuler la Prime Effy et MaPrimeRénov' pour financer sa rénovation globale. Autre dispositif à disposition des particuliers : le bonus « Sortie de passoire énergétique ». Ce dernier offre 1 500 € aux ménages très modestes et modestes, 1 000 € aux ménages aux ressources intermédiaires et 500 € aux foyers aux revenus supérieurs. Pour toucher ce bonus, le logement doit être classé F ou G avant les travaux et atteindre au moins une étiquette énergétique E après rénovation.  

Pour les foyers aux revenus intermédiaires et supérieurs, le dispositif MaPrimeRénov' Rénovation Globale permet d’obtenir jusqu’à 10 000 euros d’aides financières. Il est également possible de bénéficier du bonus Bâtiment Basse Consommation. Celui-ci est uniquement accessible lorsque le bouquet de travaux permet l’obtention d’une étiquette énergétique A ou B. Son montant dépend lui-aussi de la catégorie de revenus du foyer et s’élève à :  1500€ pour les ménages aux revenus modestes et très modestes, 1000€ pour les ménages aux revenus intermédiaires et 500€ pour les ménages aux revenus supérieurs. 

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