MaPrimeRénov' : une simplification nécessaire pour sauver le dispositif

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Les objectifs de rénovation énergétique n’ont pas été atteints en 2023 et le risque est grand que cette situation se répète en 2024. En effet, la prime à la rénovation globale de la nouvelle version de MaPrimeRénov’ ne plaît pas aux Français. L'annonce du retour des aides pour les mono-gestes de travaux change-t-elle la donne ? Décryptage des enjeux de la dernière chance. 

-40% de demande pour MaPrimeRénov’ en 2024

Selon Les Echos, les demandes d’aides MaPrimeRénov’ se sont effondrées de 40% en janvier et février 2024 par rapport à 2023.

 

En raison ? Une nouvelle mouture complexe, entrée en vigueur au 1er janvier 2024, qui met l’accent sur la rénovation globale. Mais en le faisant au détriment des monogestes, ces gestes individuels de travaux au niveau des fenêtres ou des murs, pourtant privilégiés par les Français.

 

Toutes les aides aux monogestes n'ont pourtant pas disparu mais la communication du gouvernement a été tellement axée sur les rénovations d'ampleur que les clients, mais aussi de nombreux artisans, ont compris le contraire”, souligne ainsi Frédéric Utzmann, président d’Effy.

 

Les Français avaient déjà boudé MaPrimeRénov’ en 2023 (avec 100 000 rénovations de moins qu’en 2022), le feront-ils aussi en 2024 ? 

 

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La rénovation énergétique : un véritable enjeu populaire

Pourtant la demande est là. En témoignent les requêtes Google associées aux sujets de rénovation énergétique qui restent constantes malgré les années.

Requête Google rénovation énergétique

Avec 4,8 millions de logements considérés comme des passoires thermiques en France (soit 15,7% du parc de résidences principales en 2023), la rénovation énergétique est donc bel et bien un enjeu majeur.

 

Et cela passe d’abord par des travaux. Or, force est de constater que le dispositif actuel d’aides est trop complexe et inadapté, aboutissant à une situation contre-productive : les Français veulent rénover mais ne comprennent pas le dispositif, ne demandent pas les aides et souffrent d’un foyer inadapté.
 

Le retour des aides pour les gestes individuels

Pour éviter une nouvelle déconvenue en 2024, le gouvernement a donc annoncé dans le courant du mois de février travailler sur des pistes de simplification du dispositif. Parmi elles, le retour aux aides pour les gestes individuels de travaux.

 

Sorte de désaveu de la réforme du 1er janvier 2024 de MaPrimeRénov’, ce changement de logiciel devrait faire repartir les demandes à la hausse. En effet, si les rénovations globales sont réputées plus efficaces, ce ne sont visiblement pas les travaux privilégiés par les Français (pour des raisons de coût, d’accessibilité, de timing, etc.).

 

La clarification du recours à Mon accompagnateur Rénov’ ou la mise au point du label RGE ont également été évoquées.

La simplification de la dernière chance ?

Finalement officialisé à la suite d’un nouveau round de discussion avec les organisations professionnelles du BTP, la Capeb et la FFB, le 8 mars 2024, le changement porte donc bien sur le retour du mono-geste mais aussi la fin du DPE,  l'harmonisation des contrôles, l'accélération de la disponibilité des Accompagnateurs Rénov’... Ces annonces seront-elles suffisantes pour relancer la machine grippée d’un dispositif trop complexe ?

 

D’autant que le secteur attend le gouvernement au tournant depuis l’annonce de réduction d’un milliard d’euros du budget de MaPrimeRénov’. Celui-ci a d’ailleurs été obligé de confirmer que  les objectifs de rénovations globales allaient être revus à la baisse : de 140 000 à 150 000 cette année contre les 200 000 annoncés jusqu'à présent (prévus pour 2025 à la place).

 

Dispositif phare d’un enjeu central pour le gouvernement, MaPrimeRénov’ a les capacités pour marcher. La demande est là mais encore faut-il que MaPrimeRénov’ soit adapté aux besoins de ses utilisateurs. Après de multiples annonces, ce choc de simplification sera-t-il enfin le dernier ? Ou sera-t-il celui de la dernière chance ?

 

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