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Précarité énergétique : 22% des ménages ont souffert du froid en 2022

Par Mariana Gonçalves

Publié le 01/02/2023 à 16h00

La Fondation Abbé Pierre a dévoilé ce mercredi 1er février 2023, son rapport sur l’état du mal-logement en France. Si des mesures ont été prises pour tenter de réduire la précarité, la Fondation estime qu’elles ne sont pas suffisantes. Décryptage.

Mains devant un radiateur

Le dernier rapport de la Fondation Abbé Pierre sur le mal-logement en France révèle que près de 3,5 millions de personnes sont en situation de précarité énergétique. ©Shutterstock

3 558 000 : c’est le nombre de personnes en situation de précarité énergétique en France. C’est ce que révèle le nouveau rapport de la Fondation Abbé Pierre sur l’état du mal-logement dans l'Hexagone. Le logement représente une part importante des dépenses des ménages. Près de 5,7 millions de personnes y consacrent plus de 35% de leurs revenus, ne leur laissant qu’un reste à vivre “inférieur à 65% du seuil de pauvreté, soit 650€ par mois et par unité de consommation”.

Les impayés de la facture d'électricité ont augmenté de 17% entre 2019 et 2021

Alors que les prix de l’énergie ne cessent d’augmenter, la Fondation salue l'intervention du Gouvernement pour limiter la hausse. Néanmoins, elle regrette que ces mesures soient “incomplètes et inégalitaires”. Le rapport indique ainsi que les immeubles dotés d’un chauffage collectif en copropriété ou en logement social sont moins bien protégés que les foyers bénéficiaires d’un tarif réglementé appliqué aux abonnements individuels.

 

Résultat : les interventions pour impayés de la facture d’électricité ont augmenté de 17% entre 2019 et 2021, et “près de 22% des ménages déclarent avoir souffert du froid chez eux en 2022”, soit 2 points de plus que l’année précédente, 8 points de plus qu’en 2019.

 

Face à cette situation, le fournisseur EDF s’est engagé à “abolir les coupures d’électricité pour les ménages en impayés et à les remplacer par des réductions de puissance”. Une décision saluée par la Fondation, qui regrette néanmoins que le Gouvernement refuse d’inscrire ce projet dans la loi.

 

Lire aussi : Précarité énergétique : 60% des Français déclarent avoir restreint le chauffage pour éviter des factures trop élevées

Des aides intéressantes, mais des restes à charge trop importants pour les foyers les plus modestes

Pour inciter les ménages à entreprendre des travaux de rénovation énergétique dans leur logement, plusieurs aides financières existent. La Fondation salue le succès quantitatif de MaPrimeRénov’, mais regrette qu’elle ait majoritairement financé des gestes de travaux, au détriment de rénovations globales. Or, “58% des logements individuels et 42% du parc collectif” devraient être rénovés pour atteindre les objectifs fixés de 700 000 rénovations performantes par an entre 2030 et 2050.

 

Par ailleurs, 68% des dossiers MaPrimeRénov’ ont concerné en 2021 des ménages modestes et très modestes. La Fondation pointe tout de même un reste à charge encore trop élevé : il est en moyenne de 33% du montant des travaux pour les très modestes, contre les 10% promis, et de 52% pour les ménages modestes. De quoi mettre en suspens les projets de travaux des propriétaires concernés.

 

Lire aussi : Précarité énergétique : les propriétaires occupants sont plus nombreux à subir la précarité énergétique sur un temps long

Passoires thermiques : des avancées notables

La Fondation a tenu à souligner des “avancées notables” concernant l’encadrement des passoires thermiques. Depuis août 2022, les propriétaires des logements classés F et G ne peuvent ainsi plus augmenter leur loyer, tandis que les logements classés G affichant une consommation supérieure à 450 kWh/m² en énergie finale, ne peuvent plus être proposés à la location dans le cas d’un nouveau ou d’un renouvellement de bail.

 

Si ces mesures tendant à inciter les propriétaires à réaliser des travaux de rénovation énergétique, et donc à améliorer le quotidien des locataires, la Fondation rappelle qu’il est nécessaire “que cette règle soit connue et que les abus soient réellement combattus par les autorités”.

 

💡 Quid de la précarité d’été ?
Le rapport rappelle que la lutte contre la précarité doit se faire en toutes saisons. L’enjeu du confort d’été est majeur et cette notion doit être inclue dans les projets de rénovation. “Les politiques d’amélioration des logements ne semblent pas avoir encore suffisamment pris la mesure de l’urgence sanitaire”.

 

Lire aussi : Interdiction de location des logements G+ : quels sont les recours existants pour les locataires ?

 

Source : Rapport - L’état du mal-logement en France 2023, Fondation Abbé Pierre

Mariana Gonçalves

Journaliste web pour Effy

Journaliste curieuse de tout, je décrypte pour vous les travaux de rénovation énergétique. Proche de la nature, mon rêve serait d'avoir une tiny house autonome en plein cœur de la forêt.

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