Nouvelle Stratégie Nationale Bas Carbone : quelles ambitions pour la rénovation des logements ?

Sommaire

Le gouvernement a dévoilé la semaine dernière la troisième Stratégie Nationale Bas Carbone, qui détaille les actions à mener dans différents domaines (industrie, transport, agriculture, etc.) pour parvenir aux ambitieux objectifs de réduction des émissions carbone. Le secteur du bâtiment est aux premières loges pour y contribuer : on fait le tour des annonces qui concernent les logements. 

 

🔎 Stratégie Nationale Bas Carbone (SNBC) : de quoi parle-t-on ?
C’est le plan de route chiffré élaboré par le gouvernement français pour atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050, c’est-à-dire équilibrer les émissions de carbone et son absorption par les puits de carbone (forêts, océans, etc.). 
Ce plan est mis à jour tous les 5 ans. Il contient : 
- la définition d’objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre par année avec un “budget carbone” maximal
- la proposition de politiques publiques pour y arriver, dans tous les secteurs émetteurs.

Les logements au cœur de l’ambition de réduction des émissions carbone

Pour arriver à la neutralité carbone en 2050, chaque secteur doit apporter sa pierre à l’édifice ! En effet, elle dépend de l’atteinte d’un objectif ambitieux : réduire nos émissions d’environ 5 % par an.

 

Autre repère chiffré qui donne une idée de l’ampleur de la tâche : il nous faudra réduire de moitié les émissions du territoire français d'ici 2030 par rapport au niveau de 1990.

évolution émissions carbone

 

La transition est déjà en route, puisqu’en 2023, nous en étions à 375 millions tCO2éq contre 545 au point de départ en 1990, c’est-à-dire que les émissions ont déjà baissé de 32% depuis.

💡COq : c’est l’unité qui sert à mesurer les émissions de gaz à effet de serre. Les différents gaz sont regroupés en “tonnes équivalent carbone”, d’où le sigle tCO2éq. 

15%

c’est la part du secteur des bâtiments (résidentiels et tertiaires) dans les émissions françaises.

Le secteur des bâtiments a émis 57 M tCO2éq l’année dernière, soit 15 % des émissions brutes françaises. Il se situe ainsi à la quatrième place derrière les transports (34%), l’agriculture (20%) et l’industrie (17%).

 

Le secteur des bâtiments a déjà contribué de manière significative aux résultats des deux premières versions, puisque ses émissions ont baissé de 38% depuis le lancement du décompte en 1990.

 

La rénovation représente un gisement décisif pour une plus grande sobriété des bâtiments, grâce à la réduction de la consommation d’énergie qui résulte des travaux d’isolation, de changement de chauffage, d’installation de production renouvelable.

 

Des ambitions chiffrées de rénovations pour aboutir à un parc bas carbone

Le gouvernement a résumé l’ambition pour les bâtiments résidentiels : parvenir à un parc de logements classés A, B et C au sens du DPE. Un véritable défi quand on sait qu'aujourd'hui, seuls 36% des logements ont une telle étiquette énergie.  

 

Concrètement, la SNBC affiche l’objectif de rénover 700 000 logements par an en moyenne, pour qu’ils gagnent au moins 2 classes énergétiques.


La feuille de route indique que sur ces 700 000 rénovations, seules 250 000 seront qualifiées de “rénovation d’ampleur”, ce qui apparaît comme un recul par rapport à la SNBC 2, publiée en 2020. La SNBC faisait en effet mention de l’objectif annuel de 370 000 “rénovations complètes performantes” (on ne parlait pas encore de rénovation d’ampleur à ce moment-là).

 

 

Ainsi, la nouvelle feuille de route mise davantage sur une bonne mobilisation de tous les types de rénovations et mentionne notamment la priorité donnée à la décarbonation des modes de chauffage.

 

Cela passe sans surprise par : 

  • la sortie progressive des chaudières fossiles : -60% de chaudières au fioul et -20% au gaz d’ici 2030 grâce aux diverses incitations et obligations
  • l’installation massive de pompes à chaleur : le gouvernement table sur un total de 8,8 millions de pompes à chaleur en service en 2030.

 

Le publication de ces objectifs chiffrés est ainsi un signal positif pour le secteur de la rénovation, et pour les particuliers qui envisagent de faire des travaux : ils montrent que l’ambition autour de la rénovation énergétique des logements est intacte, au-delà de l’instabilité qui touche les aides financières.

 

 

Tous les chiffres de cet article et du graphique sont issus du rapport "SNBC 3" publié par le Ministère de la transition écologique" le 12 décembre.

 

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Depuis 12 ans dans le secteur de l'énergie, j'aime décrypter les actualités et rendre accessibles des sujets complexes pour donner aux consommateurs le pouvoir de bien choisir.

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