Le chauffage d’appoint : bonne ou mauvaise idée ?
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Cette année, plus que les autres, vous craignez que le froid ne génère une hausse sensible de votre facture d’électricité et de chauffage ! Le chauffage d’appoint apparaît comme une solution pratique pour diminuer votre consommation, tout en préservant votre confort thermique. Mais en réalité, s’agit-il d’une bonne ou d’une mauvaise idée ? Ce type de chauffage est-il vraiment économique ? Effy a mené l’enquête pour vous !
2020, un contexte qui a favorisé l’usage des chauffages d’appoint
C’est un fait, 2020 aura marqué à jamais les esprits, et voilà que de nouvelles méthodes de travail deviennent « la norme ». Le télétravail et le confinement ont eu pour conséquences de diminuer les sorties, mais aussi d’augmenter votre présence à la maison. Et pourtant, vous aviez une technique bien rodée : abaissement de la température de votre chaudière de quelques degrés pendant vos absences, extinction des veilles des appareils multimédias et ménagers. Mais la COVID-19 en a décidé autrement et vos habitudes en sont profondément changées.
Chauffage d’appoint : zoom sur les énergies et les prix associés
Nombreuses sont les personnes qui ont décidé d’investir dans un chauffage d’appoint électrique (soufflant, radiateurs bain d’huile, panneaux rayonnants, etc.) ou à énergies fossiles (poêle à fioul, à gaz butane, propane, etc.).
En effet, le faible prix d’achat du convecteur et sa facilité de pose sont des arguments qui peuvent convaincre. Toutefois, avec près de 17 c € du kWh (source : « L’argus de l’énergie » de l’AJENA), l’électricité est une énergie coûteuse. Le prix du fioul, quant à lui, a baissé, mais sa fluctuation est grande en période hivernale. Quant au pétrole, qui sert à alimenter les poêles, son coût du kWh avoisine celui de l’électricité.
Les énergies les moins coûteuses et les moins polluantes demeurent les granulés de bois, avec 8 c € du kWh et le bois-bûches avec seulement 4,5 c € du kWh. Toutefois, leur installation nécessite plus de travaux et constitue une solution rentable sur un plus long terme.
Estimez le coût énergétique de votre chauffage d’appoint électrique !
Maîtriser votre consommation d’énergie est plus facile si vous savez la calculer. Comment convertir vos kWh électriques en euros sur votre facture ? Il existe une méthode très simple ! En effet, il vous suffit de réunir les données suivantes :
- La puissance du radiateur électrique (référez-vous à sa fiche technique)
- Le prix du kWh
- La durée d’utilisation du chauffage électrique… et c’est tout !
La formule à retenir est : puissance (en kW) du radiateur d’appoint x prix de l’énergie (en kWh) x nombre d’heures de fonctionnement par jour x nombre de jours d’utilisation de l’appareil.
Exemple : si vous utilisez un convecteur électrique de 2 000 W (soit 2 kW) pendant 8 h par jour, sur une durée de 3 mois, vous serez redevable de 242 € à votre fournisseur d’énergie. Détail du calcul : 2 x 0,168 x 8 x 90.
Études de cas : votre chauffage d’appoint est-il réellement économique ?
Le télétravail et le confinement vous obligent à rester chez vous. Alors, comment chauffer votre maison sans vous ruiner ? Installer un chauffage d’appoint apparaît alors naturellement comme une solution plus économique qui permet de réduire l’impact de cette surconsommation. Qu’en est-il en réalité ? Effy a réalisé des simulations thermiques pour tenter de vous répondre.
Le calcul est basé sur :
- Une puissance de chauffe équivalente à 2 kW
- Le prix des énergies du mois de novembre 2020 (source : AJENA)
- Le rendement théorique*, avec des systèmes de chauffage d’appoint récents
- Le pouvoir calorifique supérieur (PCS), c’est-à-dire en prenant en compte la totalité de l’énergie dégagée par le combustible (gaz, pétrole, électricité ou granulés)
*Le rendement énergétique désigne le rapport entre l’énergie nécessaire à un équipement pour fonctionner (l'énergie absorbée) et sa capacité à produire lui-même de l’énergie (l'énergie utile).
Les estimations de consommation (ci-après) sont calculées pour un fonctionnement du chauffage pendant toute la période d’hiver, soit 3 mois d’utilisation. Ce sont des calculs théoriques donnés en guise d’exemples. Rien ne remplace un véritable audit énergétique réalisé par un bureau d’études thermiques.
Moralité : si votre chauffage actuel est une chaudière au gaz naturel, même avec un rendement assez faible, vous ne réalisez pas d’économie en utilisant un système d’appoint. Toutefois, dans cet exemple, un poêle à granulés permet une économie de l’ordre de 17 %.
NOTE : 2 kW correspond à une base de puissance que l’on retrouve de manière générale pour la plupart des chauffages d’appoint électrique (radiateurs mobiles, soufflants, etc.). On compte en général de 70 à 100 W par m², donc 2kW permet de chauffer une pièce de 20 à 28 m² (s’il tourne à fond et en permanence).
Mais au fait, quel chauffage d'appoint choisir ?
Les chauffages d'appoint électriques
Il existe une multitude de chauffages d'appoint fonctionnant à l'électricité. Parmi ces chauffages électriques, on trouve par exemple les convecteurs classiques, les chauffages soufflants, les radiateurs bain d'huile... Tous ont la particularité d'être bon marché et facilement installables chez soi, mais très énergivores et peu écologiques. Pour le confort de chauffe comme pour la planète, nous ne vous conseillons donc pas d'investir dans ces appareils.
Les chauffages d'appoint au gaz
Vous pouvez également opter pour un équipement fonctionnant au gaz (à infrarouge, à à catalyse, à flamme bleue...) : ils se révèlent être généralement plus performants que les appareils électriques, mais beaucoup moins pratiques car plus encombrants. On peut les recommander lorsque la surface à chauffer est importante, mais cela ne reste pas la solution optimale dans la plupart des cas.
Les chauffages d'appoint à pétrole
Cette catégorie de chauffage d'appoint est encore moins souhaitable que les précédentes : en effet, ces appareils (à mèche ou électronique) utilisent une énergie fossile polluante et chère pour fonctionner. De plus, ils peuvent être odorants et dangereux s'ils sont mal utilisés !
Le poêle à bois
En plus de vous apporter une véritable sentiment de bien-être chez vous grâce à son côté réconfortant et esthétique, le poêle à bois ou poêle à granulés est un équipement performant et écologique. En effet, il présente en effet un excellent rendement (il est efficace tout en consommant peu d'énergie) et vous permet de faire des économies au quotidien. C'est donc un chauffage d'appoint totalement recommandé pour votre logement !
Tous ces avantages ont bien sûr un coût, estimé entre 2500 et 6000€. Mais la bonne nouvelle, c'est que les poêles à bois sont éligibles à des aides financières intéressantes qui permettent d'en réduire le prix, telles que la prime énergie ou encore MaPrimeRénov'.
La solution contre la surconsommation : l’isolation !
Il n’y a aucune autre méthode plus efficace pour réduire votre consommation énergétique que de limiter les déperditions thermiques de votre logement. En plus, de diminuer considérablement le montant de votre facture, l’isolation thermique améliore également votre confort et vous permet de bénéficier d’aides financières. Ainsi :
- Une isolation de votre toiture permet d’éviter que la chaleur ne s’échappe
- Une isolation de vos murs extérieurs permet de supprimer le sentiment de parois froides. Selon l’ADEME (Agence de la transition énergétique), si vous chauffez votre maison à 20 °C, mais que votre mur est à 14 °C, la température ressentie n’est plus que de 17 °C. En revanche, en isolant le ressenti de chaleur passera à 19,5 °C. De plus, vous supprimez les mouvements d’air
- Une isolation de votre plancher bas (ou plafond du sous-sol), pour garder vos pieds au chaud.
Finalement, si vos besoins en chauffage sont très faibles, le choix de l’énergie et du type d’appareil de chauffage deviennent secondaires.