MaPrimeRénov’ 2026 : nouveau tour de vis en préparation

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Le projet de loi de finances 2026 présenté le 14 octobre donne le ton pour MaPrimeRénov’ : restriction sur les conditions d'éligibilité et baisse globale du budget. Qui sera encore éligible ? Les montants vont-ils baisser ? On fait le tour de ce qu'il faut retenir.

Des objectifs à la hausse, un financement à la baisse : le grand écart du gouvernement

Présenté en Conseil des Ministres le 14 octobre, le projet de loi de finances pour l’année prochaine, soumis de à fortes contraintes budgétaires, n'épargne pas la rénovation énergétique. 
 

« Le dispositif MaPrimeRénov’ fait l’objet d’un recentrage sur les logements prioritaires en ce qui concerne les rénovations d’ampleur, tandis que les aides versées au titre des rénovations dites par gestes cibleront en priorité la décarbonation » Projet de loi de finances 2026

Le message est clair, donc : le budget affecté à MaPrimeRénov’, principale aide financière pour les propriétaires qui font des travaux de rénovation énergétique, sera réduit à partir du 1er janvier 2026.


Ce “recentrage” se traduit nettement dans les chiffres : le gouvernement prévoit 1, 535 milliards d'euros disponibles l’année prochaine pour l’Anah, l’agence qui gère les dossiers MaPrimeRénov, contre 2,035 milliards d'euros cette année, soit une baisse de crédits de 500 millions d’euros.


Cependant, le gouvernement profite de ce document budgétaire pour réaffirmer ses ambitions sur la rénovation de l’habitat : l’objectif demeure inchangé avec 700 000 rénovations par an d’ici 2030. Pour faire face à cette délicate équation, les pouvoirs publics comptent sur un recours plus important aux Certificats d’Economies d’Energie, une aide financière distribuée par les fournisseurs d’énergie et carburants. 

 

💡CEE pour la période 2026-2030 : que sait-on déjà ?
La sixième période des Certificats d’Economies d’Energie débute dans un an. Les premiers éléments sont désormais connus : l'obligation annuelle devrait être portée à 1 050 TWhc, soit une augmentation de 35% par rapport à la période précédente. Le décret fixant les modalités définitives doit être publié durant ce dernier trimestre. Cette accélération pourrait donc effectivement compenser en partie la baisse de la dotation MaPrimeRénov'.

Rénovations d'ampleur : critères plus sélectifs et montants moins élevés

Dans la droite ligne des priorités prévues pour la réouverture du guichet le 30 septembre, le gouvernement réduit le champ d’éligibilité des dossiers des rénovations d’ampleur, pour concentrer les aides sur certains chantiers.

 

 

💡 (Re)découvrez notre FAQ spéciale mise à jour pour la réouverture de MaPrimeRénov' Rénovation d'ampleur

 

Pas de retour arrière donc, au grand dam des particuliers concernés et des professionnels du secteur, sur les 3 restrictions entrées en vigueur le 30 septembre pour le dernier trimestre :

 


Une aide réservée aux logements énergivores…

MaPrimeRénov’ Parcours accompagné, la version dédiée aux rénovations d’ampleur (plusieurs types de travaux pour améliorer significativement la performance énergétique d’un logement), restera réservée aux DPE (diagnostics de performance énergétique) les plus bas, c’est-à-dire E, F ou G. Autrement dit, elle sera réservée aux passoires thermiques ou aux logements qui s’en approchent. Corollaire de ce resserrement : la suppression du bonus de sortie de passoire thermique, qui finançait 10% de plus que la prime initialement prévue.

 


… et aux ménages les plus modestes

Autre critère qu’il faudra désormais cocher pour avoir des chances de voir son dossier validé : appartenir aux catégories de revenus modestes ou très modestes. Le détail de cette priorisation n’est pas encore connu pour 2026, contrairement au dernier trimestre 2025 pendant lequel le gouvernement a explicitement dit réserver l’attribution des nouvelles primes aux foyers de la catégorie “très modeste”.

 


Un montant par chantier plus limité

Dans le même lignée, et pour limiter l’effet d’aubaine, l’abaissement des montants éligibles entré en vigueur le 30 septembre sera maintenu pour l’année prochaine : 

  • Pour un saut de 2 classes au DPE, le plafond de dépense éligible reste à 30 000 € HT
  • Pour un saut d’au moins 3 classes , le plafond de dépense éligible reste à 40 000 € HT

Le montant maximal attribué est 80% de cette assiette de dépenses éligibles, soit 32 000 € maximum.
 

MaPrimeRénov’ Rénovation par geste resserrée sur certains travaux

Les rénovations par geste (c'est-à-dire les travaux réalisés isolément, comme un changement de chauffage, le remplacement des fenêtres, l’isolation thermique…) n’échapperont pas à ce coup de froid budgétaire.

 

Pour les rénovations par geste, il devrait prendre la forme d’une restriction sur les types de travaux éligibles, déjà annoncée courant septembre. Pas d’annonce en revanche jusqu’à présent sur une éventuelle modification des montants des aides.

 

En effet, le gouvernement souhaite recentrer cette prime sur son objectif initial, la “décarbonation” (réduction des émissions de gaz à effet de serre produites par les usages d’habitation).

 

Concrètement, cela veut dire que certains travaux seront exclus du dispositif à partir de janvier 2026 : 

A noter que ces travaux continueront de faire partie des travaux éligibles dans le cadre d’une rénovation d’ampleur.


Pour ceux qui envisagent de faire installer l’installation d’une chaudière à granulés ou au bois, ou de réaliser l’isolation de leurs murs, le dépôt de dossiers reste possible avant le 31 décembre 2025.

Heureusement, de très nombreux autres travaux pour réduire les factures d'énergie des particuliers et financer des travaux restent éligibles : : isolation des combles, changement de fenêtres, installation d'une pompe à chaleur ou d'un chauffe-eau thermodynamique.
 

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Depuis 12 ans dans le secteur de l'énergie, j'aime décrypter les actualités et rendre accessibles des sujets complexes pour donner aux consommateurs le pouvoir de bien choisir.

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